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L'orthographe Lachaux, qui a prévalu au XIXe siècle par la contraction de
l'article et du nom, ne fut jamais employée dans les siècles précédents. Du
XIIIe au XVIe siècle, la seule forme usitée fut la Chalin. Plus tard on
écrivit La Chaux et assez fréquemment la Chaud par une erreur étymologique.
L'origine de ce nom de lieu, très répandu en Auvergne, est le mot de basse
latinité Calma, devenu en français Chalme ou Chaulme, qui signifie terre
inculte, et d'où sont dérivées les différentes formes la Chalin, la Chaulme,
la Chaux, la Champs. Lachaux est un village avec château, situé dans la
commune de Vic-le-Comte, à l'extrémité d'un plateau qui domine la vallée de
l'Allier. Le château, construit comme une simple résidence seigneuriale, n'a
joué aucun rôle dans l'histoire militaire de notre pays; nous ne croyons pas
qu'il ait jamais été fortifié. Au point de vue judiciaire la localité a
toujours dépendu du bailliage de Vic-le-Comte. Le petit fief rural de la
Chalin semble avoir appartenu tout d'abord à une famille qui lui avait
emprunté son nom, mais qui a laissé très peu de traces dans nos archives. Le
samedi après la quinzaine de la Purification de la Bienheureuse Vierge
Marie, 1295, Dalmas de la Chalin, damoiseau, homme lige du comte d'Auvergne,
Robert IV, fit une transaction avec lui. Le comte lui cédait des cens dans
la villa de la Chalin, aux terroirs de la Côte de Moledas, de la
Garde-de-la-Font, de Garo-Nort, du Mas-de-la-Chalin, de Braulac, de Vinzelle
et des Airers; en retour Dalmas de la Chalin cédait au comte deux parties
indivises du sizième de la leyde qui est perçue à Vic n'importe quel jour de
la semaine. Dans la même charte figurent Guillaume de la Chalin et les
héritiers d'Héralde de la Chalin, damoiseau. A une date ignorée et par un
mode de transmission inconnu la terre de la Chalin passa à la famille
Comtour de Gioux. Le 6 mai 1510, noble demoiselle Jeanne d'Albret, veuve de
noble Bernard Comtour, pour le salut de son âme, de celles de ses parents et
bienfaiteurs, fonda une vicairie dans la chapelle de son château de la
Chalin, où elle habitait, paroisse de Vic.
Du mariage de Bernard Comtour avec Jeanne d'Albret était issue Eléonore
Comtour, qui porta la terre de la Chalin dans la famille de la Rochebriant
par son mariage en 1519 avec Pierre de la Rochebriant, chevalier, seigneur
de Chovance, fils d'Amable et de Jeanne de Montmorin. Il figure comme témoin
d'une vente consentie au chapitre de la Sainte-Chapelle du Palais de
Vic-de-Comte, le 17 juin 1540. Eléonore Comtour passa un traité avec les
prêtres de la communauté de Vic-le Çomte, le 18 février 1567. Ils laissèrent
Guy, qui continua la lignée des seigneurs de la Chaux; 2° Amable, seigneur
de Gioux, épousa Jeanne de Roche dragon; 3° Annet entra dans l'ordre de
Cluny et devint camérier mage de l'abbaye de la Chaise-Dieu; 4° Michelle,
mariée le 19 septembre 1568 à noble Maurice du Cros, du lieu d'Amblard. Guy
de la Rochebriant, seigneur de Chovance et de la Chaux, épousa Françoise de
Bouille le 3 janvier 1559. De ce mariage naquirent peut être plusieurs
enfants; mais nous ne connaissons que Annet de la Rochebriant, chevalier,
seigneur de Chouvance et de la Chaux, qui épousa le 25 avril 158S Gilberte
d'Aubière, et lui porta les terres d'Aubière et de la Chenal. Annet de la
Rochebriant mourut avant le 1er août 1614, époque où eut lieu le partage de
ses biens entre ses enfants. Gilberte d'Aubière mourut à la Chaux, et fut
inhumée dans la chapelle des Cordeliers de Vic le Comte, le 6 juillet 1636.
Trois fils étaient nés de ce mariage dont Amable de la Rochebriant, seigneur
de Chouvance, Champ Laurent, le Marchedial, le Colombier et Aubière en
partie, épousa le 8 janvier 1614 Jeanne de Saint-Chamans: 2° Jacques,
qualifié baron de la Chenal parce qu'il avait eu cette terre en partage,
mourut vers 1644, d'après le registre de la confrérie du Saint-Sacrement de
Vic-le-Comte, dont il était membre, nNous ne lui connaissons ni descendance
ni alliance; 3° Annet II de la Rochebriant, chevalier, seigneur de La Chaux,
de la Chenal et de Gioux, épousa le 22 novembre 1632 Gahrielle de
Chabannes-Curton. Ils durent résider à Pionsat, dans les premières années de
leur mariage; ce qui explique l'office funèbre fait à Pionsat, en 1636, à la
mort de Gilberte d'Aubière, mère d'Annet de la Rochebriant.
Annet servit en Lorraine avec l'équipage de cinq chevaux, au ban de 1635, et
se trouva à la revue de la noblesse d'Auvergne, faite cette même année, à
Vie en Lorraine, par M. de Langeac. Sa mort est marquée en 1641 dans le
registre de la confrérie du Saint Sacrement de Vic-le-Comte. Celle de
Gabrielle de Chabannes y est marquée en 1656-1657. Ils ne laissèrent qu'un
enfant: François-Annet de la Rochebriant, chevalier, seigneur et baron de
Gioux, la Chenal et La Chaux, comte de Claravaux, né en 1639, orphelin de
père dès son enfance. En 1657, il obtint, du roi l'autorisation de jouir de
ses biens sous l'assistance d'un curateur. Le 26 avril 1657, un conseil de
famille, convoqué par le sénéchal de Clermont, se réunissait, pour la
constitution de cette curatelle qui fut confiée à Christophe de
Chabannes-Curton, ancien tuteur. Au mois de novembre 1657, assisté de son
curateur, il exerça son droit de collateur de la vicairie fondée dans la
chapelle du château de La Chaux, en y nommant François Crispel, prêtre
communaliste de Vic-le-Comte. L'acte passé au château de La Chaux, fut reçu
par Jean Cuel, notaire royal à Vic-le-Comte. Le 10 août 1664, il contracta
mariage avec Antoinette-Louise de Langeac, fille de Gilbert, comte de Dallet,
et de Gilberte d'Estaing. Au ban de la noblesse de 1674, dont la revue fut
faite à Riom par le duc de Bouillon, François-Annet de la Rochebriant figura
avec l'équipage de quatre chevaux et trois valets, ce qui suppose un état de
fortune relativement considérable. Mais cette fortune il parait l'avoir bien
compromise. Il eut à soutenir un procès contre Mgr Gilbert de Veny d'Arbouze,
évêque de Clermont, abbé commendataire de l'abbaye de Manglieu, à propos des
dîmes de Longue, qui appartenaient au prieuré de Vic-le-Comte, uni à la
manse abbatiale de Manglieu et qu'il refusait de payer. La procédure dura
plus de dix ans (1671-1682), et elle amena la saisie du mobilier du château
de La Chaux, où se trouvaient des tapisseries, qu'il prétendait être d'une
très grande valeur. Le jeudi, 7 juin 1674, cinq pièces de ces tapisseries
fort anciennes, dit le procès-verbal, furent mises aux enchères sur le
marché de Viç-le-Comte...
Le 28 février 1684, François-Annet fit aveu, nommée et dénombrement de sa
terre de La Chaux et du domaine de Longue, devant M. le doux de la Berchère,
intendant d'Auvergne. La terre de La Chaux consistait en aine maison fort
petite, couverte en tuiles, avec grange, cuvage, étableries, garenne plantée
en partie de chênes; terres labourables d'environ deux paires de boeufs;
environ 160 oeuvres de vignes dans différents terroirs; des cens, dîmes,
prés, etc. Il mourut à Paris en 1584 à l'age de 45 ans. Les officiers de la
sénéchaussée de Clermont, prévenus de son décès, partirent le 2 septembre,
pour aller poser les scellés au château de la Chaux; ils procédèrent à
l'inventaire du mobilier et l'apposition des scellés. Par son testament il
avait fondé une rente en faveur du chapitre de Saint Amable de Riom, voulant
que cette rente fût assise sur ses biens. François-Annet de la Rochebriant
laissa deux enfants dont Gilbert-Amable qui suit; 2° Henriette, épousa
Michel de la Rocheaymont, chevalier, seigneur de Barmontel. Gilbert-Amable
de la Rochebriant, seigneur comte de Cléravaux, de La Chaux, de Lavaud,
épousa le 10 février 169S Marie-Rose de Pampelune de Livry. Il ne parait pas
avoir été plus exact que son père à payer ses dettes; l'année même de son
mariage, le présidial de Clermont le condamna à payer des redevances au duc
de Bouillon. Deux ans après, 26 mai 1700, la terre de La Chaux et le domaine
de Longue furent vendus par ordre de la sénéchaussée de Clermont. De son
mariage, Gilbert-Amable laissa Louis-Amable qui suit; 2° Laurent-Michel, qui
mourut sans postérité. Louis-Amable de la Rochebriant, marquis dudit lieu,
baron de Cléravaux, du Theil et de Lavaud, fut marié avec Marie du Theil de
Boutignelles; puis avec Françoise de Bosredon. Du premier mariage vinrent
Yves qui épousa Marie de Sarrazin de Banson, et ne laissa pas d'enfants; 2°
Marie-Rose, appelée aussi Antoinette-Amable, épousa en 1758 Nicolas-Marien
Hautier comte de Villemontée. Jacques Vassadel, sieur de La Chaux, fut
baptisé dans l'église collégiale et paroissiale de Saint-Genès, le 7 mars
1690. Il épousa Anne-Marie de Freydefont, avec dispense du troisième degré
de consanguinité, donnée à Rome, aux calendes d'avril 1720. Dans le rôle du
dixième pour l'année 1734, Jacques Vassadel fut inscrit pour son domaine de
La Chaux consistant en 70 sextérées de terres labourables, 8 journaux de
prés, des noyers à faire 150 livres d'huile, une directe de 30 pots de vin,
4 septiers de blé tiercé, 47 livres 10 sols; les charges consistaient en 200
livres de rente annuelle, due au chapitre de Saint Amable de Riom. Nous lui
connaissons deux enfants dont Jean Vassadel, écuyer, sieur de La Chaux,
conseiller du roi en la cour des aides; 2° Marie Vassadel de La Chaux,
mariée avec Pierre-Jean Baptiste Meyrand, écuyer, fut inhumée, le 24 février
1764, dans l'église des Cordeliers de Clermont. Son mari était mort avant
elle... (1)
château de
Lachaux, rue des Maronniers, 63270 Vic-le-Comte, propriété privée, ne se
visite pas. Château construit au XVIe siècle, situé à deux kilomètres à
l'ouest du bourg, sur la D-1. Enceinte quadrangulaire dont il subsiste deux
flanquements carrés et un flanquement circulaire. Logis à deux retours
d'aile de trois niveaux et demi.
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