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Le nom d'Enval est
moderne. Les différents commentateurs des Coutumes d'Auvergne et le texte
des Coutumes lui-même disent "Val". Dans les chartes latines du Xe au XVIe
siècle, on trouve Vallis, in Valle, de Valle. L'usage de dire en Val au lieu
de à Val ayant prévalu, on a fini par joindre la préposition au substantif,
et on a écrit Enval. Le château actuel n'a rien de féodal. C'est une maison
bourgeoise construite au XVIIIe siècle, gracieusement assise sur le flanc
d'un coteau, dans un cadre de verdure formé par les arbres d'une garenne, et
sans aucun style. Il n'en fut pas toujours ainsi. Dans le haut moyen-âge, le
manoir de Val est appelé castrum, ce qui indique bien une construction
militaire. Le premier acte de possession exercé sur Enval et transmis par
les chartes est le testament d'Etienne II, évêque d'Auvergne, daté de
l'année 959. Par ce testament le pieux pontife donnait, entre autres choses,
à l'abbaye de Saint-Sébastien de Manglieu deux moulins à Val. Etienne II
étant fils de Robert, vicomte d'Auvergne, son legs indique qu'Enval
appartenait, au moins en partie, à la puissante fa mille des comtes
d'Auvergne et que cette partie ne lui avait pas été enlevée, lors de la
confiscation du comté au profit de Guillaume Tête d'Etoupe, duc de Guyenne
et d'Aquitaine. Pendant la première période de l'ère féodale, mais à une
date qui n'est pas indiquée, le château de Val avait appartenu à l'abbaye de
Manglieu, qui le vendit aux comtes. C'est ce qui ressort d'un document de
l'année 1300, dans lequel les moines se plaignent de ce que le comte Robert
VI refuse de reconnaître le droit féodal de l'abbaye sur ce château et sur
ceux de Buron et Cremps, jadis acquis par ses prédécesseurs, et pour
lesquels, il devait payer une redevance annuelle de dix sols.
La possession du château d'Enval par l'abbaye de Manglieu était-elle
antérieure au legs des moulins fait par Etienne II, qui aurait voulu
arrondir le domaine des moines déjà existant, ou bien fut-elle postérieure à
ce legs, qui aurait motivé la donation ou tout autre mode d'acquisition du
fief entier? Aucun document ne vient répondre à cette question. Mais la
première supposition parait la plus probable. Ce n'est pas en effet au Xe
siècle, époque des grandes luttes féodales contre les ennemis du dehors et
du dedans, que les seigneurs auraient consenti à céder leurs châteaux à un
monastère. Il est donc à croire qu'Enval appartenait à l'abbaye de Manglieu
avant 959. Il aurait pu lui être donné par Saint-Genès ou par Saint Bonnet,
évêques d'Auvergne, l'un son fondateur, l'autre membre de sa communauté,
tous deux ses protecteurs dévoués, et tous deux issus de familles
sénatoriales capables de faire des dons de cette importance. Bien d'autres
suppositions pour raient être faites encore sur cette acquisition; mais
pourquoi s'attarder dans de pures hypothèses? La cession d'Enval par
l'abbaye de Manglieu aux comtes d'Auvergne est également problématique,
quant à sa date. On sait que dépossédés de leur patrimoine, vers 950, par
l'intervention du roi Louis IV, dit d'Outremer, en faveur de Guillaume,
surnommé Tête d'Etoupe, duc de Guyenne, les comtes rentrèrent en possession
vers 993. Est-ce à la suite de cette réintégration qu'ils achetèrent les
châteaux de Buron, Cremps et Enval? C'est possible. Le besoin de donner plus
de cohésion à leur immense domaine et par là plus de solidité à leur
puissance put les déterminer à acquérir des terres enclavées dans le comté.
Ce qu'il leur fallait surtout c'étaient les places qui commandaient les
grandes voies de communication par où les armées pouvaient circuler plus
facilement; or les châteaux de Buron, Ciemps et Enval remplissaient cette
condition puisqu'ils étaient placés sur des ramifications de l'ancienne voie
d'Aquitaine. Plus tard ils entrèrent dans la ligne de forteresses destinées
à protéger Vie, devenue la capitale du comté.
En 1209, Guy II, comte d'Auvergne, se préparant à partir pour la guerre
contre les Albigeois, constitua le douaire de sa femme, Pétronille du
Chambon; et parmi les possessions qu'il lui assurait, figure Val-sous-Vic
(et Vallem quod est subtus Vicum). Après les guerres de Philippe-Auguste
contre le comte Guy II, qui amenèrent une seconde confiscation du comté
(1213) et son démembrement définitif, Enval fit partie des terres qu'il plut
au roi de restituer à la famille du vaincu. Mais la restitution de ce fief
ne fut pas complète, car au mois de novembre 1244, le comte Guillaume X et
Robert de Las (Laps) firent un échange par lequel Robert cédait à Guillaume
tout ce qu'il possédait à Enval, et réciproquement Guillaume cédait à Robert
tout ce qu'il possédait à Las. Après Guy II et Guillaume X, la terre et
seigneurie d'Enval continua d'appartenir à leurs successeurs, Robert V,
Guillaume XI, Robert VI, Robert VII, Guillaume XII, jusqu'au moment où elle
passa aux Roger de Beaufort. La famille Roger ou Rogier et primitivement
Roziers avait emprunté son nom au fief de Roziers en Limousin. Son titre
nobiliaire remonte au XIIIe siècle. Les cent premières années de son
histoire paraissent avoir été assez modestes. Mais à partir du moment où
Pierre de Roziers, dit Rogier, fut monté sur le trône pontifical, sous le
nom de Clément VI en 1342, l'éclat de sa splendeur remplit la France et
l'Europe. Guillaume II, seigneur de Roziers, comte de Beaufort, seigneur d'Enval,
fils de Guillaume 1er et de Guillemette de la Monstre, fut le premier à
bénéficier de l'élévation de son frère au souverain pontificat, il quitta
bientôt son nom de Roger pour prendre celui de comte de Beaufort. Philippe
de Valois lui donna cette terre, en 1344, et l'érigea en comté deux ans
après. A ce titre vinrent se joindre ceux de comte d'Alais et de vicomte de
la Mothe. Comblé de faveurs par le pape, le roi de France et la reine de
Naples, il augmenta rapidement sa fortune.
L'origine de ses possessions en Auvergne remonte tout à fait au commencement
du pontificat de Clément VI. Au couronnement de ce pape, le jour de la
Pentecôte, 19 mai 1342, assistait Philippe, duc de Bourgogne, devenu comte
d'Auvergne par son mariage avec Jeanne 1ère, fille et héritière du comte
Guillaume XII. Il fut même un des personnages qui servirent le nouveau
pontife dans cette cérémonie. Huit jours après, par contrat passé à Avignon,
il constitua à Guillaume Roger, chevalier, seigneur de Chambon, une rente
annuelle de deux cents livres qu'il prenait l'engagement d'asseoir sur ses
terres d'Auvergne. Quelque temps après, cette rente fut en effet assise sur
la terre du Livradois unie au patrimoine des comtes d'Auvergne par le
mariage de Robert V avec Èléonore de Baffie. L'année suivante 1343,
Guillaume Roger acheta de Humbert II, dernier Dauphin du Viennois, les
terres qu'il possédait en Auvergne: la châtellenie de Pont-du-Château, la
ville, château, forteresse et châtellenie de Monton, les villas de Veyre,
les Martres, Saint-Martial, Saint-Alyre, Chaslus-les-Bussières, la Sauvetat,
les péages de Riom, Montferrand, Breuil, Saint-Georges, Dorât. Après cette
acquisition, les hommes d'affaires de Guillaume exprimèrent le désir de voir
transférer l'assiette des deux cents livres de rente concédées par Philippe
de Bourgogne sur des terres plus rapprochées de ses nouvelles seigneuries.
Les convenances étudiées par nobles hommes Etienne de Vissac, seigneur
d'Ariane, Guillaume d'Albeyrac, juge du comté d'Auvergne, Dalmas d'Orcet,
trésorier du même comté, et Thomas de Benaud, châtelain de Châtel-Neuf (Mirefleurs),
il fut décidé qu'elles seraient assises sur la terre de Val, Benaud et
Lissac. L'acte de constitution passé à Clermont, le 19 mars 1343, fut
expédié par Pierre de Cormoran le 22 avril 1344.
Guillaume II avait épousé en secondes noces Guérine de Canillac, fille
unique de Mare
de Canillac et d'Alixent de Poitiers. De ce mariage naquit un fils, Marquis
de Beaufort-Canillac. Son père l'émancipa à l'âge de dix-huit ans (1366), et
lui donna toutes ses possessions d'Auvergne, entre autres Enval, Benaud et
Lissac, dont il se réservait l'usufruit. Trois ans après il confirma cette
donation par testament. Le 23 du mois d'août 1369, Marquis de Beaufort
Canillac épousa Catherine Dauphine, fille de Beraud 1er, Dauphin d'Auvergne
et de Marie de Villemur. A l'époque de son émancipation, son oncle Raymond
de Canillac, cardinal évêque de Préneste, lui avait cédé tous ses droits sur
la seigneurie de Canillac. Marquis II de Beaufort-Canillac, fils du
précédent, fut seigneur de Pont-du-Château, Monton, les Martres, Enval,
Benaud et Lissac. Il épousa Jeanne de Norry, et ne laissa qu'un fils Jacques
de Beaufort, marquis de Canillac, comte d'Alais, vicomte de la Mothe,
seigneur de Pont du château, etc, épousa Jacqueline de Créqui, dont il n'eut
pas d'enfants. Le premier février 1486, il vendit les terres d'Enval, Benaud
et Lissac à Jacques de Quinquampoix, capitaine du château d'Usson. En 1511,
il constitua son héritier universel Jacques de Montboissier, petit-fils
d'Isabeau de Beaufort, à condition que lui et ses descendants porteraient le
nom et les armes de Beaufort Canillac. C'est à partir de cette époque que
figure le nom de Montboisfier-Beaufoit-Canillac. Des deux dates précédentes
il résulte que les Montboissier n'ont jamais été seigneurs d'Enval, comme
quelques-uns ont pu le croire. La suite de l'histoire du fief d'Enval montre
que dans la vente consentie par la comtesse Jeanne 1ère à Guillaume de
Beaufort avaient été réservés les droits de foi et hommage et les droits de
justice à tous les degrés. Nous voyons en effet les possesseurs de ce fief
faire foi et hommages aux comtes d'Auvergne. Quant aux droits de justice,
ils furent achetés en 1554 à Catherine de Médicis par Jean de Quinquampoix;
jusque là Enval ressortissait du baillage de Vic-le-Comte.
Jacques de Quinquampoix, écuyer seigneur d'Enval, fut établi par Louis XI,
capitaine-châtelain d'Usson, à l'époque où cette sombre forteresse servait
au roi pour interner ses prisonniers. C'est en 1486 que Jacques de
Quinquampoix avait acheté la terre et seigneurie d'Enval, Benaud et Lissac,
de Jacques de Beaufort, vicomte de la Mothe et seigneur de Pont-du-Château.
L'acte d'acquisition fut passé le 1er février, et la prise de possession le
6 du même mois. Dans les aveux et dénombrements de 1488, nous lisons:
"Jacques de Quinquampoix, escuier, a affermé par serement qu'il a acquitz de
Monsieur le comte d'Alez VIxx livres de rante sur la terre et seigneurie de
Val, et dit qu'il n'a point encores joy de ladite rante et qu'elle n'est
point assise; appoincté qu'il fera un brigandinier". Jacques de Quinquampoix
épousa le 15 juillet 1493, Isabelle Estrade-Mirrans, d'Usson. Il eut trois
fils dont Gabriel de Quinquampoix, en qualité d'aîné il avait reçu en
avantage la seigneurie d'Enval, dans le partage de son père, fait le 22 mars
1492; 2° Georges de Quinquampoix, après la mort de son frère aîné, il devint
seigneur d'Enval, à en juger par les actes de son administration, il fut un
homme processif et peu habile dans les affaires, de 1511 à 1515 il consentit
à son frère, Mathieu, plusieurs ventes sur les cens qui lui étaient échus en
partage; le 19 juillet de l'année 1515, il lui vendit cinq sextiers de
froment de sa directe, moyennant la somme de 40 écus; 3° Mathieu de
Quinquampoix épousa, le 19 septembre 1508 Bonaventure de la Roche-Aymon,
issue d'une famille de noblesse de chevalerie figurant parmi les plus
illustres de la province. Il porta d'abord le titre de seigneur de Lissac.
Nous le trouvons qualifié seigneur d'Enval à partir de 1513; mais ce titre
n'indique certainement pas qu'il fût alors possesseur de tout ce fief,
puisque son neveu Guillaume en possédait encore une partie vers 1530. Autant
son frère et son neveu avaient travaillé à compromettre leur fortune, autant
il sut consolider et augmenter la sienne. Esprit sage et pacifique, il n'a
mêlé son nom à aucun de ces procès, qui surgissaient si facilement de
l'enchevêtrement des droits féodaux. Mais en revanche ce nom figure dans une
foule d'actes d'achat et d'échanges, qui chaque année venaient arrondir ses
domaines.
Mathieu fit son testament le 2 décembre 1529 et mourut peu de temps après,
laissant deux enfants: Jean de Quinquampoix qui suit; 2° Jeanne de
Quinquampoix, mariée le premier décembre 1529 à noble Armand d'Aymard. Jean
de Quinquampoix épousa le 16 juin 1536, Peyronnelle de Laire ou de Layre.
Depuis 1532 jus qu'en 155S, il n'y a presque pas d'année qui ne soit marquée
par les actes d'une administration vigilante et fructueuse. Les relations de
Jean de Quinquampoix avec ses vassaux ne furent pas tracassières. Les seules
difficultés mentionnées dans son administration sont celles qui surgirent à
l'occasion de la bannalité des moulins. Il fut réglé par arrêt du parlement
que les habitants de Benaud et Lissac reconnaîtraient la bannalité du moulin
Jourde, et ceux d'Enval la bannalité du moulin de la Crotte. Il mourut en
1558, laissant trois enfants, dont un majeur et les deux autres mineurs. Le
14 mars de cette année un conseil de famille se réunissait à Enval pour
constituer un curateur au premier et un tuteur aux deux autres. La tutelle
et curatelle furent données à Peyronnelle de Layre, mère des enfants en
question qui étaient Antoine de Quinquampoix, que nous trouvons qualifié
seigneur d'Enval en 1562, ne parait plus après cette date; 2° Louis de
Quinquampoix, n'est mentionné que dans l'acte de tutelle de 1558; 3°
Magdelaine de Quinquampoix, dernière héritière de sa famille, porta les
terres d'Enval, Lissac et Benaud à Gilbert du Lac, qu'elle épousa le 1er
juillet 156S. Avant son mariage avec Magdelaine, Gilbert du Lac était
qualifié seigneur de Jarlhac et de Rouveyros; après Son mariage il joignit à
ces titres celui de seigneur d'Enval, Benaud et Lissac, il signait du
Montheil. Plusieurs actes (1581-1595) le qualifient capitaine des châteaux
de Mirefleurs, Busséol, la Roche-Margnat et Mercurol. Pendant 34 ans
(1562-1602) qu'il administra la terre d'Enval, il fit preuve d'intelligence
et d'économie. La multitude d'actes signés de son nom prouvent qu'il
augmenta considérablement le patrimoine légué à sa femme par les de
Quinquampoix. Par ses soins le terrier d'Enval fut renouvelé, en vertu d'une
commission royale obtenue le 13 janvier 1573 et rendu exécutoire par Antoine
de Sarlan. Il eut plusieurs fois à défendre ses droits de bannalité contre
Guillaume de Roussy et François d'Aymard, seigneur de Paissade, habitants de
Benaud, et chaque fois il sortit de la lutte avec honneur.
Gilbert du Lac mourut en 1602, laissant quatre enfants dont François du Lac
qui suit; 2° Jacques du Lac épousa Marguerite Ponchon, et devint la tige des
du Lac, seigneurs de Contournât, la Faye et la Rouveire; 3° François du Lac,
reçu chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, en 1589, figure dans
le partage des biens de son père, fait avec ses frères, le 17 août 1602; 4°
Magdelaine du Lac, épousa Amable de Bouille du Cha riol, seigneur des
Quayres, le 7 juillet 1598. François du Lac, baron d'Enval, épousa le 14
juillet 1591, Françoise de la Chassaigne de Sereys. La seigneurie d'Enval
lui avait été assurée du vivant de ses ascendants. Par son testament du 8
décembre 1586, sa mère, Magdelaine de Quinquampoix lui avait légué en
avantage sur ses autres enfants la justice haute, moyenne et basse d'Enval.
En 1601, son père lui avait cédé par transaction la même seigneurie, dont il
était usufruitier depuis la mort de sa femme; et en 1602, il lui avait donné
le quart de ses biens personnels. Le 17 octobre 1609, il fit foi et hommage
de la seigneurie aux trésoriers de France, à Riom, pour Monseigneur le
Dauphin, à cause de son comté d'Auvergne. L'enfant de France, dont il est
ici question, est Louis, fils de Henri IV, qui devint roi sous le nom de
Louis XIII, à qui Marguerite de Valois avait donné le comté d'Au vergne.
François du Lac mourut en 1616 laissant Gilbert du Lac, né en 1594 et mourut
jeune sans avoir été marié; 2° Jacques du Lac; 3° Marguerite du Lac,
baptisée le 5 novembre 1601; 4° Claude du Lac, frère jumeau de la
précédente; 5° François du Lac, qualifié seigneur d'Enval en 1628; 6°
Christophe du Lac, né en 1607, mourut sans postérité, antérieurement à 1634;
7° Henri du Lac, né en 1609, il vit disparaître successivement tous ses
frères. En 1634 il ne restait plus que Balthazard avec lequel il passa, le 6
octobre, une donation mutuelle au dernier survivant. La même année il fit
foi et hommage, aveu et dénombrement de la seigneurie d'Enval à Messieurs
les trésoriers de France, à Ricm, pour le roi à cause de son comté
d'Auvergne. Les mêmes actes furent renouvelés par lui en 1669; mais cette
fois Enval ne relevait plus du comté d'Auvergne. Louis XIV avait cédé ce
comté au duc de Bouillon, en échange de la principauté de Sedan, tout en
réservant les droits de foi et hommage; c'est pourquoi Enval est dit relever
du roi à cause de sa terre d'Usson.
Le 16 septembre 1680, Henri du Lac donna la terre et seigneurie d'Enval,
Benaud et Lissac à son neveu. Henri de Murât, fils de sa soeur, Marguerite
du Lac, et de Vincent de Murât. Il mourut le 5 avril 1681, avec lui
s'éteignit le rameau des du Lac d'Enval. Les de Murât, seigneurs de Bunsat,
qui devinrent seigneurs d'Enval, étaient issus des de Murât d'Allagnat, qui
eux-mêmes, descendaient des de Murât de Vernines et de Cros. Charles-Louis
de Murât, chevalier, baron d'Enval, fut baptisé le 11 janvier 1683; émancipé
en 1703, il épousa le 3 août 1711 Marie Chamboissier, fille de Pierre
Chamboissier, bailli du comté d'Auvergne, et de Jeanne Arnaud. Les
difficultés soulevées par le duc de Bouillon étant enfin terminées,
Charles-Louis de Murât put jouir paisiblement de sa seigneurie. Le 20
juillet 1723, il fit foi et hommage aux trésoriers de France pour le roi à
causé de sa terre d'Usson; et le 30 juillet 1730, il en fit aveu et
dénombrement. Il mourut le 14 mai 1739, et sa femme le 6 mai 1750. Ils
avaient eu six enfants dont Marie-Magdelaine de Murât mariée le 14 octobre
1746 à François de Verdonnet, seigneur de Be naud; 2° Charles-Henri de
Murât, entra dans l'état ecclésiastique; 3° Jean-Baptiste de Murât, épousa
sa cousine germaine le 19 août 1743. Jean-Baptiste de Murât fit rectifier le
chemin qui conduisait de Vic-le-Comte à Enval. Pour réaliser cette
amélioration, qui ne servait pas moins l'intérêt général que ses propres
intérêts, il eut à acquérir quelques parcelles de terre, que les
propriétaires lui cédèrent sans difficulté. Il mourut sans postérité, le 12
mars 1786. Sa femme était morte le 29 avril 1784. 4° Suzanne de Murât,
baptisée le 6 juin 1719, est désignée sous le nom de Mademoiselle de Lissac
dans les papiers de famille. 5° Paul de Murât, né le 15 mai 1722, reçut la
tonsure le 16 août 1739. 6° François, vicomte de Murât, né le 15 mai 1725,
il entra très jeune dans l'armée, et fut promu, à l'âge de 18 ans, au grade
de lieutenant en second. François de Murât épousa le 3 juin 1777
Joséphine-Jeanne-Baptiste-An toinette Tinseau de Gênes, dans la chapelle du
palais épiscopal de Nèvèrs. De ce mariage vint un seul enfant,
Geraud-Antoine-Hippolyte de Murât.
Le chevalier de Murât mourut le 30 juillet 1786, à l'âgé de 81 ans, après
avoir longtemps souffert des suites de ses blessures. Le 23 janvier 1787,
Madame de Murât obtint des lettres de souffrance remettant le devoir de foi
et hommage de la terre d'Enval jusqu'à la majorité de son fils. L'année
suivante, 1788, elle acheta la terre et seigneurie des Quàyres de
Jean-Dominique de Saignard de Sasselanges. La veuve du chevalier de Murât,
encore bien jeune, se dévoua avec une rare intelligence et un courage non
moins admirable à l'éducation et aux intérêts de son fils. Elle fut aidée,
dans cette oeuvre des conseils d'un prêtre, Gabriel Haudour. Il vint à Enval
comme chapelain et précepteur du jeune de Murât, quelque temps avant la
Révolution, refusa de prêter serment à la constitution civile du clergé,
disparut pendant la Terreur, et revint ensuite pour ne plus quitter la
famille, dont il fut toujours l'ami et le conseiller. Pendant les tristes
années qui bouleversèrent la France, la douairière de Murât ne crut pas
devoir émigrer. Elle séjourna d'abord à Enval, où les Jacobins de
Vic-le-Comte lui procurèrent plus d'un ennui. Dénoncée au comité de
surveillance de Clermont par celui de Billom, qui sut inventer les plus
noires calomnies contre sa conduite, elle fut arrêtée, le 20 brumaire (11
novembre), et conduite dans la maison de réclusion. Quelques jours après, le
comité émettait l'avis qu'elle fût traduite devant le tribunal
révolutionnaire; toujours sur les instances du comité de Billom, dans lequel
elle devait compter des ennemis personnels, qui avaient juré sa perte. Peu
de temps après la prisonnière ne tarda pas à recouvrer sa liberté. La
vicomtesse de Murât mourut au château des Quaires, le 7 octobre 1820.
Geraud-Antoine-Hippolyte de Murât, quelques mois avant d'avoir atteint sa
vingtième année, épousa le 15 janvier 1799 Jeanne Mayet de la Villatelle; il
eut deux enfants dont Gustave, comte de Murât, qui mourut célibataire; 2°
Marie-Anne-Antonine de Murât, dame d'honneur de Madame la duchesse de
Nemours, le 9 avril 1846. Comme son frère, elle est morte célibataire. La
terre d'Enval passa par acquisition à M. Abel Chomette qui l'a revendue à M.
Mulet, maître de l'hôtel de l'Europe à Clermont, possesseur du château d'Enval
au début du XXe siècle. (1)
château d'Enval
63270 Vic-le-Comte, propriété privée, ne se visite pas, visible de la route.
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