|
Première mention en 954: Igé et le Munet, de
la viguerie de Berzé. En 990, donation d'une vigne à l'abbaye de Cluny, puis
en mars 991 accord de Godefroy de Berzé avec Mayeul, abbé de Cluny, en 993
donation de biens à l'abbaye de Cluny et en 1079 construction du château. En
1144 donation de la chapelle du château de Berzé au chapître Saint-Vincent
de Mâcon. Vers 1194 Hugues de Berzé rend hommage de son château au roi
Philippe II. En 1234, l'église de Mâcon vend à l'abbaye de Cluny tout ce
qu'elle possède dans la châtellenie de Berzé, notamment sa maison située
dans le château. En 1246 requête de l'abbaye de Cluny portée devant le
bailli de Mâcon, contre Hugues de Berzé, fils de Gauthier de Berzé. Le 7 mai
1297, reprise de fief de Geoffroy de Berzé envers l'abbaye de Cluny. En
1315, Geoffroy de Berzé, homme violent et emporté, osa frapper, au château
de Vérizet, Pierre de Montverdun, archidiacre de Mâcon. Le Parlement ordonna
que ce seigneur et tous ceux qui, après lui, possèderaient la terre de Berzé,
feraient brûler tous les ans, et à perpétuité, pendant l'octave de
Saint-Vincent, dans le chœur de cette église, un cierge du poids de 50
livres, en réparation de l'outrage fait à Dieu dans la personne de son
ministre. Le 13 octobre 1350, Edouard, sire de Beaujeu, et Marie du Thil, sa
femme, échangent avec Jean de Frolois, seigneur de Molinet, et Robert son
fils, la terre de la Roche-Nolay, au diocèse d’Autun, avec tout ce qui en
dépend, contre la terre de Berzé au diocèse de Mâcon, et le droit que ledit
de Frôlois, prétendait au péage de Montbelet. Il est convenu que le seigneur
de Beaujeu pourra racheter pendant deux ans la terre de La Roche-Nolay,
moyennant six mille deniers d’or, et que Marie du Thil aura l’usufruit du
château de Berzé sa vie durant et tant qu’elle ne contractera pas un second
mariage.
En août 1354, Jean, roi de France, accorde rémission à Jean, seigneur de
Saint-Trivier et de Branges, qui fit longtemps la guerre à Jean de Frôlois,
sire de Molinot, et qui s'était emparé du château de Berzé et qu'il disait
lui appartenir, avait causé de grands dommages au château de Sarrigny, où se
trouvait Geoffroy, tout jeune fils de Jean de Frôlois, qu'il emmena dans
l'empire. Parmi les arbitres de cette affaire figurent Girard de Thurey,
maréchal de Bourgogne, et Olivier de Laye, gouverneur du duché. En mars
1362, Antoine de Beaujeu donne à ferme la terre et seigneurie de Berzé pour
trois ans à Guillaume de Maillé, chevalier comme en jouissoit feue Marie de
Thil et auparavant Humbert de Bletterans bourgeois de Mâcon. Le 10 août
1374, codicille d’Antoine, seigneur de Beaujeu, "par lequel il laisse à Dame
Marguerite de Beaujeu, princesse d’Achaie sa sœur, toute la terre,
juridiction et biens qu’il avoit au duché de Bourgogne comme aussy tous les
droits qui pouvoient luy appartenir en toute la terre de Beaujeu et aux
châteaux de Berzé, Cenve et Juliennas". Le 21 octobre 1391, testament de
Marguerite de Beaujeu, princesse d’Achaye, veuve de Jacques de Savoie, "je
donne et lesse aux religieux abbé et couvent de Cluni mon chastel appellé de
Berzié, le chastel assis près de Cluny au diocèse de Macon avec toute la
chastellenie et terres appartenant audit chastel, excepté le péage de Berzié
et le fié dou chastel et de la terre de Pierre Cloux desquelz je ordonneray
et feray cy-après mention. Item auditz cas ou mes ditz filz li prince et
Loys et tous leurs enfans de leurs propres corps ou de l’un d’eulx et de
loyal mariage morroient sans hoir, un ou plusieurs, je donne et lesse au
Doyen et chapittre de ladite Esglise de Mâcon qui sont de presnet et seront
perpetuellement au proffit de ladite église et de ceux qui serviront Dieu en
icelle mon chastel, ou place de Chastel et toute ma chastellenie et terre de
Cenve, et dou lieu de Chissé et le chastel et chastellenie de Jullenay ou
diocèse de Mascon".
En 1409, enquête des échevins de la ville de Mâcon prouvant que de toute
ancienneté et dans tous les cas d'éminents péril, les habitant de Montceau (Prissé)
se sont réfugiés dans la ville de Mâcon, et non dans le château de
Saint-Sorlin appartenant au sire de La Bussière, ni dans celui de Berzé, ni
dans celui de Chevignes, ni dans celui de Salornay. En 1477, "certificat du
bailly de Mâcon, qu'il a envoyé Antoine de Lugny et Antoine de Chevrel
ecuier, pour garder la place et maison fort de Berzy le chatel incontinent
qu'il a été averti que Claude de Rochebaron seigneur dudit Berzy étoit allé
de vie à trepas, delaissé un sien jeune fils pupile, et pour raison de ce
que ladite place est la principale et plus forte de tout le pays, étant sur
frontieres et près des ennemis". Registre secrétarial de François Vallier.
Le duc de Nemour vient protéger le Mâconnais ; reddition du château de Berzé
(6 août 1591). Le 12 février 1627, dénombrement du comté, terre et
seigneurie de Berzé-le-Châtel et Saint-Sorlin par Messire Antoine d'Aumont
de Rochebaron, baron de Joncy, héritier de René de Rochebaron et Françoise
d'Aumont sa veuve. "Ledit Berzé consiste au château dudit Berzé, etc, et la
seigneurie de Saint-Sorlin consiste en une tour et châtel tout en ruine, et
en toute justice, etc, le tout succinctement détaillé". Le 18 mai 1706,
procès verbal de la visite du château, effectuée pour les ducs d'Aumont et
d'Humière révèle l'état de délabrement dans lequel le château, abandonné à
des fermiers, avait sombré. La barrière de l'entrée était en partie
renversée ; la grande salle juxtant la grosse tour carrée était devenue
grange à battre le blé et écurie à brebis. La chapelle était utilisée comme
écurie. On trouva des chambres remplies de fientes. Le donjon et l'enceinte
n'étaient pas en meilleure condition : la tour carrée à quatre étages en
mauvais état, tour de Montgirard toute découverte, toiture de la tour du
comte sur le point de tomber, courtines du corps de logis et de l'enceinte
en grande partie écroulée ; tous les couverts délabrés.
Description de Monnier en 1856 : le château de Berzé-le-Châtel était un des
plus forts du Mâconnais. Il en est fait mention dans le traité passé, en
1419, entre Charles VI, le dauphin et le duc de Bourgogne. Ce château, qui
est aujourd'hui ruiné, présente encore des restes d'un aspect imposant. Il
est situé sur une montagne à laquelle on arrive par une vallée étroite.
Ceint de murs en terrasses à plusieurs étages, il se montre orné de
plusieurs de ses nombreuses tours et soutient de près l'effet pittoresque
qu'il produit de loin. outre quelques grandes pièces qui ont été conservées,
on remarque le portail garni de ses mâchicoulis; les restes de longues
galeries pratiquées dans le haut et dans l'épaisseur des murs qui ferment la
cour et avec lesquelles communique l'intérieur du château; une chapelle
souterraine assez bien conservée; d'autre souterrains vaste et profonds,
dont quelques-uns ont deux ou trois voûtes les unes au dessus des autres.
Parmi ces souterrains, il en est qui aboutissent aux tours. Les gens du
peuple sont même dans la croyance que quelques uns se prolongent sous les
montagnes des environs. C'est dans ces lieux ténébreux que, d'après la
tradition conservée dans le pays, un seigneur de Berzé renferma un homme et
un bœuf sans nourriture, pour savoir lequel des deux vivrait le plus
longtemps. Dans quelque siècle que l'on place cette expérience aussi
extravagante que barbare, il faut croire, malgré tout le respect que l'on
doit à la tradition, qu'elle n'a jamais eu lieu. Ce château a figuré dans
les guerres civiles et religieuses qui ont désolé le Mâconnais comme tant
d'autres provinces. Le duc de Bourgogne y avait garnison. Les troupes du
Dauphin, depuis Charles VII, le lui enlevèrent en 1421, et de là fatiguèrent
le pays jusqu'à ce que les Bourguignons le reprissent. Dans le siècle
suivant le duc de Nemour, commandant pour la Ligue, donna l'ordre de
l'assiéger et y fit conduire de l'artillerie. Le seigneur de Joncy, nommé
Rochebaron, s'y était enfermé; mais il ne put le défendre que pendant
quelques mois. Il obtint une capitulation honorable, le 17 août 1591. Son
épouse avait partagé sa gloire et ses dangers...
Aujourd'hui, le puissant château de Berzé, qui est situé à 5500 mètres au
sud-est de Cluny, est bâti sur un petit éperon rocheux orienté nord-sud.
L'église paroissiale, isolée, occupe le pétiole de l'éperon, au nord. Le
château est composé d'une première enceinte ovoïde qui s'ouvre au nord par
un puissant massif d'entrée, une deuxième enceinte plus petite également
ouverte au nord, et un donjon triangulaire, composé de plusieurs bâtiments
autour d'une cour. Le massif d'entrée de la première cour, au nord, comporte
une porte charretière couverte d'un arc brisé, une porte piétonne de même
nature à droite, trois fentes de flèches de pont-levis, des armoiries
buchées entre chaque fente, une baie entre les fentes du pont-levis de la
porte charretière. L'ensemble est surmonté d'une large bretèche sur arcs
trilobés retombant sur des corbeaux à trois ressauts. Le mur bahut est percé
d'une baie rectangulaire au centre et de deux canonnières à fente de visée.
Ce pont-levis est encadré par deux puissantes tours rondes garnies de
canonnières et de baies rectangulaires. La porte donne accès à un long sas
d'entrée recouvert d'une tour qui était ouverte à la gorge. La première
enceinte est constituée d'une haute courtine, bâtie à l'aplomb du ressaut
rocheux, et surmontée d'un chemin découvert. Elle est ponctuée de cinq tours
circulaires armées de canonnières. La seconde enceinte s'ouvre par une porte
charretière couverte d'un arc brisé ; elle est entourée d'une tour ronde à
gauche et d'une échauguette à droite. Elle était surmontée d'une bretèche
dont il ne reste que quatre corbeaux à ressauts. Cette seconde cour est
dominée à droite par les bâtiments du donjon, et domine à l'est et au sud la
première cour. Cette enceinte est ponctuée à l'est de trois tours rondes. A
l'extrémité sud, l'enceinte enveloppe une petite chapelle souterraine, dont
l'entrée se fait au niveau de la première cour. Le chœur semi-circulaire est
orné à l'extérieur de bandes lombardes et percé de trois canonnières à fente
de visée et à double orifice de tir : pour armes légère au milieu de la
fente, et armes semi-lourde au bas. Le donjon est constitué d'un bâtiment
nord-sud, avec un bâtiment en retour d'équerre au sud vers l'ouest. Ces
bâtiments s'ouvrent vers l'ouest sur une petite cour triangulaire. Le corps
de logis nord-sud s'appuie au nord sur une grosse tour carré aveugle. Le
corps de logis est-ouest rejoint à l'ouest une tour rectangulaire élevée,
couronnée de baies-créneaux. L'entrée du donjon se faisait par le sud, par
une porte tiers point encadrée de deux tours rondes, et surmontée d'une
bretèche sur corbeaux. (1)
Éléments protégés MH: les façades, les toitures et les deux enceintes:
classement par arrêté du 10 février 1983. (2)
château de Berzé le Châtel 71960 Berzé-le-Châtel, tel. 03 85 36 60
83, ouvert au public en avril, mai, juin et septembre tous les jours de 14h
à 18h, fermé le jeudi, et en juillet et août tous les jours de 10h à 18h.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Licence photo©webmaster"B-E",
photos interdites à la publication sur internet, pour un autre usage
nous demander (Contact)
A voir sur cette page "châteaux
de Saône-et-Loire" tous les châteaux recensés à ce
jour dans ce département. |
|