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Le château de Bouttavent a été construit par les Gros de Brancion afin de
mieux défendre leur domaine face à la puissance grandissante de Cluny que
symbolisait la forteresse de Lourdon. En 1236, l'abbaye de Cluny fit
l'acquisition du château et de ses dépendances, par échange avec Josserand
le Gros, sire de Brancion. Le document indique les limites des dépendances
de ce château : au soir, la Grosne, à partir de l'embouchure du ruisseau de
Varanges dans la Grosne, près de Merzé, jusqu'à Chazelles; au nord, le
chemin de Chazelles à Lys et au territoire de Lys; l'est, la vallée de
Blanot, au sud, une ligne partant de cette vallée, passant près et au midi
de Varange et aboutissant à la Grosne, par ledit ruisseau de Varanges. Vers
1250 Henri de Brancion, dit le Gros, fut père de Josserand III, le plus
preux chevalier de son temps, dont Joinville, son neveu, a célébré les hauts
faits d'armes. Il périt à la funeste bataille de la Manssoure en 1250. Ce
seigneur, avant de partir pour la Terre sainte, se raccommoda avec l'abbé de
Cluny, en lui rendant le château de Boutavant et le village de Brey en franc
aleu. L'abbé lui céda en échange sa maison de Beaumont, le village de
Saint-Didier, et lui paya 1500 marcs d'argent. De 1275 à 1289, l'abbé Yves
II fit élever de nouvelles constructions plus importantes et orner la
chapelle. Le nom de Boutavent est mêlé à des faits de guerre en 1470, lors
de la lutte entre Louis XI et Charles le Téméraire; le château est pris une
première fois par les français en même temps que celui de Lourdon, mais les
troupes de Louis XI ayant quitté la région, à la suite d'une trêve signée
entre le roi et le duc, Claude Dublé, seigneur de Cormatin, nommé capitaine
de Lourdon et de Boutavent par Charles le Téméraire, enleva ces deux places
à l'abbé d Cluny. Le 25 novembre 1790, le domaine et le château sont vendus
comme bien national pour le prix capital de 45 071 livres 8 sols, son revenu
annuel était évalué alors à 2 048 livres. L'acte fut sigé par maitre
Guyonnet, notaire à Donzy-le-Royal.
En 1991 Oursel donne la description suivante : l'aspect actuel du château
demeure conforme au plan dessiné en 1780 lors de la rénovation des terriers
de l'abbaye de Cluny. Celui-ci montrait un ensemble sensiblement carré,
ordonné autour d'une cour intérieure, soit une structure de type féodal
affectée seulement par la disparition des tours des angles nord-ouest,
nord-est et sud-ouest et d'un donjon dont on peut se demander s'il a jamais
existé. Le système de défense, en tout cas ne comportait déjà plus que la
grosse tour ronde de l'angle sud-est, un peu plus basse que le logis auquel
elle s'accole. Cette aile occidentale était sur le même plan, désignée comme
château donnant sur une terrasse, tandis qu'à l'opposé, deux écuries et une
grange se juxtaposaient dans le même alignement. La façade méridionale du
château laisse voir extérieurement à son angle sud-est, les arrachements
d'une tour rond correspondant à sa symétrique, et dont les murs ont une
épaisseur de deux mètres environ. Cette face, haute d'un étage, est creusée
au rez-de-chaussée d'une porte en cintre surbaissée, flanquée de chaque
côté, par une fenêtre en plein cintre. La façade occidentale, rectiligne est
coupée extérieurement par une haute tourelle cylindrique coiffée d'une
petite poivrière dont le fût s'épaissit par un curieux encorbellement au
tiers de sa hauteur. La terrasse sur laquelle donne la façade occidentale
domine par l'intermédiaire d'un haut mur de soutènement une longue enfilade
d jardins étagés. L'entrée principale du château, donnant sur la cour
intérieure est au nord; à gauche de la grande porte en plein cintre, creusée
dans la paroi et protégée par une toute barlongue a été encastrée une
chapelle qui, dans son état actuel ne remonte qu'au XIXe siècle mais semble
correspondre à l'un des bâtiments du plan de 1780. A l'est sont rejetés les
communs et la basse-cour, ainsi que la porterie externe avec son passage
sous voûte. Deux archères ont été réemployées dans le bâtiment de
dépendances édifié à sa gauche.
À 680 mètres au sud du village, en haut d'un coteau dominant de 180 mètres
la vallée de la Grosne, sur une terrasse artificielle, le château de
Bouttavant ou Butte à vent est constitué de quatre bâtiments à un étage
carré autour d'une cour carrée, formant un ensemble de 32 x 37 mètres.
L'angle sud-ouest est flanqué d'une tour ronde régnant avec les bâtiments,
l'angle sud-est présente un arrachement de tour, qui était déjà détruite sur
le plan terrier du XVIIIe siècle. Au milieu de la façade ouest, côté vallée,
se dresse une longue tour étroite terminée par une guette, tandis qu'une
épaisse tour rectangulaire renforce la façade est. La terrasse sur laquelle
donne la façade occidentale domine par l'intermédiaire d'un haut mur de
soutènement une longue enfilade de jardins étagés. L'entrée principale du
château, donnant sur la cour intérieure est au nord; à gauche de la grande
porte en plein cintre, creusée dans la paroi et protégée par une toute
barlongue a été encastrée une chapelle au XIXe siècle. Les communs
s'étendent au nord-est du château, tandis que les jardins sont installés à
l'ouest, sur des terrasses qui dominent la vallée. (1)
Éléments protégés MH : le château en totalité, ainsi que ses terrasses et
jardins aménagés: inscription par arrêté du 11 août 2015.
château de Boutavant 71250 Cortambert, tél 03 85 50 03 98, M. Yves de
Valence, Boutavent peut accueillir pour vos réceptions, jusqu'à 300
personnes en repas assis et jusqu'à 580 personnes en cocktail.
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