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La première trace écrite
date de 1120 lorsque Rainier de Frangy donne au prieuré de Saint-Marcel ce
qu’il possède au village de Pontoux. En 1264, puis en 1310, Guillaume de
Frangy, écuyer, confesse tenir en fief du duc de Bourgogne, ce qu’il possède
au bois de Lachaz à Frangy. En 1287, le samedy, jour de l'invention de la
Sainte Croix, Jean de Bosjean, écuyer, fait hommage et reconnait tenir en
fief du seigneur abbé et du monastère de Tournus, la villa de Charnay, le
bois dudit lieu, la campagne, la rivière, les prés, les dépendances. En
1503, Pierre Prost, tant en son nom qu'au nom de Jean et Antoine Prost ses
cousins, confesse tenir du seigneur de Collaon, à cause de sa seigneurie de
Frangy et en toute justice, "savoir deux maisons, l’une à Charnoy et l’autre
audit Frangy avec le domaine d'icelles ; celle dudit Carmoy est de franc
alleu. Plus confesse tenir la moitié de la seigneurie de Vannoise partant
avec M. et dame de Tenarre, de franc alleu, plus au lieu de Valole (ou
Balole) un petit étang et un meix". Ces deux maisons se trouvaient à la
limite de chacune des seigneuries de Charnay et de Frangy; de sorte qu’elles
étaient en réalité attenantes par leur cours et dépendances. Philippe de
Saubiez réunit le tout en un seul domaine, qu’il fit entourer de fossés et
transforma la maison de Charnay en maison forte. "Jean de Poupet, seigneur
de Charnay, mit opposition à cette nouvelté. Il prétendait qu’il était
seigneur en toute justice de Charnay même en une maison et dépendance
appartenant à noble Philippe de Saubiez. Il se plaignit que ledit Saubiez
ait fait fossoyer un certain pourprix où est enclose sa maison avec d’autres
biens qui sont de la seigneurie et justice contigüe à celle de Charnay; que
par ce fossoiement, il enjambait un grand chemin et portion d’héritage
appartenant à des particuliers sujets du seigneur de Charnay, qu’il
abolissait un sentier et chemin à pied par lequel les gens de Champfrenay
avaient coutume d’aller au moulin de Charnay, qu’il avait fait édifier une
maison forte revêtue d’une tour fossoyée avec canonnières sur le grand
chemin de Charnay à Frangy et autres marques de forteresse, qu’il
s’intitulait indûement conseigneur de Charnay".
En 1577, Philippe de Saubiez épousa Ysabeau de Montcony, veuve de Valentin
de Brancion et pris le titre de seigneur de Charnay. Il mourut en 1577 sans
héritier direct. Ysabeau de Montcony convola en troisième noces avec
Philibert d’Ugny et racheta la seigneurie des Bastits des héritiers de son
défunt mari. Le château des Bastits fut rasé. Le 22 janvier 1582, vente de
Charnay par Philibert d’Ugny, veuf d’Ysabeau de Montcony, à Philibert et
Louis de Brancion : "La terre et seigneurie de Charnay, y compris ce qui
était des Bastits, pour la somme de 4 000 écus sols d’or". En 1636, François
du Chastel amodie la seigneurie de Charnay pour la somme de 800 livres, mais
il se réserve "le château et ses dépendances, la moitié des lods et
mainmortes, toute la justice, huit soitures de pré". Le 14 avril 1640,
destruction du château par les comtois. Sur l'heure de midi, quatre cents
fantassins et cent cavaliers ennemis de l'Etat, conduits par les seigneurs
d'Arnaud et d'Arbois, vinrent de la Comté sur le village de Charnay. Ils
tuèrent tous ceux qu'ils rencontrèrent, mirent le feu aux maisons au nombre
d'une trentaine. Ils vinrent ensuite assiéger le château où s'étaient
réfugiés un grand nombre de personnes avec les amodiateurs ; ils sommèrent
les gens de se rendre. Ceux-ci répondirent qu'étant loyaux serviteurs du
roi, ils ne se rendraient pas. Ils tirèrent alors plusieurs coups de
mousquet, tentèrent l'escalade de la courtine et après une demi-heure ils
entrèrent dans le château, tuèrent femmes, hommes et enfants puis ils mirent
le feu aux tours et en plusieurs endroits où les amodiateurs et les sujets
avaient retirés tous les biens meubles et effets qu'ils avaient, brûlèrent
encore plusieurs autres bâtiments, même le moulin. L'un des témoins du
procès verbal rédigé le 15 juin suivant déposa qu'il savait que le château
était gardé ordinairement par sept hommes, que c'était trop peu devant une
attaque aussi brusque et qu'il n'y avait pas de seigneur pour organiser la
défense. Le seigneur de Charnay, François du Chastel et sa femme étaient
morts. Leurs enfants mineurs résidaient vraisemblablement chez leur tuteur
Louis de la Balme.
Vers 1650, Louis de la Rodde, seigneur de Charnay, obtint l’autorisation de
reconstruire le château. En 1686, il obtint l’autorisation de fonder une
chapelle dans son château de Charnay. En 1785, terrier de Charnay article 13
: les sujets de Charnay sont tenus de faire guet et garde au château de leur
seigneurs, pourvu que le seigneur se fasse distraire de Louans. Monnier
écrit en 1856, au hameau de Charnay, ancien château possédé par M. Le comte
de la Rodde et Joann en 1869, Frangy : des cinq châteaux qui existaient dans
cette commune, il ne reste plus que celui du Bas de Charnay. Très détérioré
pendant la deuxième moitié du XXe siècle, le château à subi de gros travaux
depuis 2006. Le site se trouve à 800 mètres au sud-sud-est de l'église. Le
château de Charnay, implanté sur les bords de la Serenne (ou Seillette) n'a
plus rien de médiéval : château en brique, de plan en "L", constitué d'un
corps principal flanqué d'un pavillon oblong sur sa droite. La façade du
corps principal est symétrique. L'obturation de quantité des hautes fenêtres
a permis la conservation d'huisseries d'origine. Les fenêtres de l'étage
prennent appui sur un bandeau tandis que les murs sont soulignés par une
corniche à cinq rangs, le deuxième et le quatrième étant posés pointes en
avant. L'unique porte, axiale, est surmontée d'un médaillon en pierre dont
le blason a été bûché. A l'intérieur, face à cette porte un escalier en
pierre permet de descendre à la cave plafonnée. Un escalier monumental en
chêne, rampe-sur-rampe, à quatre volées droites, balustres tournés et
paliers carrelés, occupe le centre du corps principal. Il sépare deux
grandes pièces sur chacun des deux niveaux. Les divisions du grenier sont en
pan de bois à "bâton-rompu". La charpente sur blochets est constituée de
deux sous-faîtages, le deuxième étant contreventé par des aisseliers. La
partie en avancée du pavillon est constituée d'une cuisine possédant une
cheminée à manteau en bois large de trois mètres. Trois potagers sont situés
devant une fenêtre. La pièce de l'étage située dans l'alignement du corps
principal du bâtiment est décorée d'une frise peinte de rinceaux incluant le
blason des de la Rodde. Un four en appentis est accolé à droite du pavillon.
Sept des huit pièces du château sont chauffées par une cheminée. Les
plafonds sont à la française et on note plusieurs placards muraux en bon
état de conservation. Dans l'angle antérieur gauche du château se trouve un
pigeonnier de plan carré ouvrant à l'est, accolé à un toit à porcs, en
brique également. Les puits sont en pierre. L'un se trouve près du toit à
porcs, l'autre est plus à l'est, là où se trouvaient les grands bâtiments de
dépendances. (1)
château de Charnay 71330
Frangy-en-Bresse, propriété privée, ne se visite pas.
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