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Au début du
XVIIe siècle, à l'est de Paris, entre les résidences royales de
Fontainebleau et de Vincennes, un petit château se dresse au confluent de
deux petites rivières. Ce fief noble s'appelle Vaux le Vicomte : l'histoire
a enregistré son nom mais les Renommées ne l'ont pas encore fait retentir.
En 1641, un parlementaire de 26 ans, Nicolas Fouquet, achète cette
seigneurie. Quinze ans plus tard va naître là un chef d'œuvre unique : un
château et un jardin, les plus beaux de France. Cette réussite est l'œuvre
du génie de trois hommes choisis par Nicolas Fouquet : l'architecte Louis Le
Vau, le peintre décorateur Charles Le Brun et le jardinier-paysagiste
André Le Nôtre,
l'art de vivre et l'esprit cultivé de Fouquet, inspirent leurs talents. Ils
ne sont pas les seuls, le poète La Fontaine, Molière auteur et acteur,
Madame de Sévigné, Pellisson, Scarron, constituent l'entourage de ce mécène
des "Lettres et des Arts". C'est au château de Vaux le Vicomte que se
déroulera l'une des plus belles fêtes du XVIIe siècle chargée de
raffinements, de beauté d'éblouissements mais aussi de drame. Louis XIV l'a
souhaitée pour tromper Fouquet dont il a décidé secrètement la mort. Fouquet
est heureux de mettre Vaux le Vicomte aux pieds du souverain qu'il a
toujours servi fidèlement, il ne doute pas de mériter la fonction de premier
ministre, ce fut une splendide journée d'été. Nicolas Fouquet et son épouse
inauguraient Vaux le Vicomte en présence du Roi qui avait exprimé le
désir d'en voir les derniers embellissements, de la Reine Mère et d'une
partie de la Cour. Quand la chaleur du jour fut passée, précédés par leurs
Majestés, les invités entrèrent dans les jardins et furent stupéfiés par la
multitude de bassins, de jets d'eau, les terrasses de fleurs, par les
grottes, les cascades et par la plus belle perspective du monde.
Au
retour de la promenade une collation fut servie au château, puis tous
coururent au spectacle donné à la lisière des bois: le sujet "les Fâcheux",
comédie écrite et jouée par Molière. Le rideau tombé, un feu d'artifice fut
tiré des Grottes, reflété dans le miroir d'eau du Grand Canal. Au dernier
feu, le Roi s'en revint vers le château lorsque soudain, un millier de
fusées s'échappèrent du dôme du logis, formant dans la nuit une voûte de
feu. Ainsi cette fête sans précédent, qui fut le modèle des fêtes royales à
venir, marquait l'apogée de Nicolas Fouquet, celui-ci n'en doutait pas. Seul
Louis XIV savait (avec la Reine-Mère et Colbert) que le surintendant était à
quelques heures de sa chute ; pour Louis XIV, les applaudissements de cette
fête qui allaient à un autre que lui, cette demeure plus fastueuse que ses
palais, ces jardins magiques, avaient constitué autant d'épreuves amères
pour son amour propre.
Il fut sur le point de faire arrêter Fouquet sur
le champ: la Reine Mère l'en dissuada. Plus tard, Voltaire résuma ainsi
cette fête célèbre : " le 17 août à 6 heures du soir, Fouquet était le roi
de France, à deux heures du matin, il n'était plus rien". Nicolas Fouquet
arrêté, condamné au cachot à vie, sa femme exilée, le château est mis sous
scellés, le Roi saisit, réquisitionne parfois et achète 120 tapisseries,
tous les orangers, les statues. Il coûta 10 ans de patience à Madame Fouquet
pour récupérer ce bien où elle se retira avec son fils aîné. Après la mort
de son mari en 1680, elle perd aussi son fils, aussi en 1705 elle se résout
à mettre Vaux le Vicomte en vente. C'est le plus grand chef militaire du
Royaume, le Maréchal de Villars, Duc et Pair de France, qui s'en rend
possesseur. Ce militaire appréciait Vaux Le Vicomte où il se délassait de
ses campagnes militaires avec sa ravissante épouse.
En 1764 le fils du
Maréchal de Villars le vendit au Duc de Praslin, dont les descendants
conservèrent la propriété pendant plus d'un siècle avant de la mettre en
vente, après trente années d'abandon. Le 6 Juillet 1875, un amateur averti,
Monsieur Alfred Sommier, acheta Vaux le Vicomte, mis aux enchères publiques.
Le château était vide, une partie des dépendances en ruine, et le jardin
avait disparu. Un immense travail de restauration et de remeublement
commençait. A la mort d'Alfred Sommier en 1908, le château de Vaux le
Vicomte et le jardin avaient retrouvé leur aspect d'origine, son fils Edme
et sa belle fille achevèrent son œuvre. Aujourd'hui ses descendants directs,
Patrice et Cristina de Vogüé poursuivent la sauvegarde de Vaux le Vicomte...
Éléments protégés MH : au sud de la route de Melun à Champeaux : château,
communs et tous bâtiments, clôtures, grilles, jardins avec leurs terrasses
et statues, bassins, pièces d'eau, réservoirs, cours d'eau et partie du parc
les entourant jusqu'aux limites portées sur le plan annexé à l'arrêté (à
l'ouest, côté ouest de l'allée dite route de Maincy, mur sud du potager,
clôture ouest du parc à l'extrémité du canal ; au sud, une ligne à 50 mètres
au delà de la lisière des parties boisées qui entourent le canal et la
grande pelouse de l'Hercule, y compris le réservoir à ciel ouvert, suivant
ensuite l'allée de la Gerbe et la lisière des parties boisées autour de
l'extrémité est du canal ; à l'est, la ligne du côté ouest de l'allée des
Sapins). En dehors de ces limites : deux aqueducs d'adduction d'eau sous la
grande allée nord-sud derrière la statue d'Hercule et sous la grande allée
nord-ouest/sud-est partant du rond-point de l'Hercule (dite allée des
Granges) et réservoirs souterrains dans toute leur étendue. Au nord de la
route de Melun à Champeaux : rond-point et grande allée nord-sud dite allée
des Tilleuls, dans toute sa longueur, y compris la rangée de tilleuls qui
les bordent et les deux files d'arbres en arrière de cette rangée :
classement par arrêtés du 22 novembre 1929 et du 4 avril 1939. La totalité
du parc : classement par arrêté du 23 juin 1965. Les parcelles dépendant du
parc du château : classement par arrêté du 11 mars 1968. La partie de la
route départementale 215 située entre la route nationale 36 et la route
départementale 126, ancienne voie d'accès monumental au château : classement
par décret du 26 décembre 1994.
château de Vaux le Vicomte 77950 Maincy, tel. 01 64 14 41 90, ouvert
tous les jours (sauf le mercredi) de 10h à 18h du 14 mars jusqu'au 8
Novembre, ouvert tous les jours de la semaine en juillet et en août. Soirées
aux chandelles du 2 mai au 10 octobre, de 20h à minuit.
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