|
Isolé sur le plateau briard, entre les vallées du
Grand et du Petit Morin, cet édifice fortifié remplissait un double rôle de
refuge et de surveillance d’un carrefour de routes. La demeure évoque le
souvenir de Claude III d’Espence (1511-1571), régent de l’université de
Paris, qui participa au concile de Bologne en 1547 et au colloque de Poissy
en 1561, chercha à concilier catholiques et protestants et s’attira les
critiques des deux partis. Le dénombrement rendu un siècle plus tôt par
Claude Toignel d’Espence, échanson de Louis XI, confirme l’origine médiévale
de l’ouvrage. Daté de 1458, il fait mention "du chastel et forteresse avec
les grands fossez et les petits. Le chastel et la basse-cour, précise-il,
ont été ruinés à l’occasion des guerres, mais depuis peu de temps, ils ont
été réddifiez". A sa mort, en 1571, Claude d’Espence légua son château à son
frère cadet, seigneur de Braux, dont la fille l’apporta en mariage à la
famille de Beauvau. Huguenot convaincu, Alof II de Beauvau épousa en 1594
Louise de Soissons, puis Madeleine de Vielzmaisons dont le lys héraldique
figure dans l’escalier. Alof III épousa en 1637 Anne d’Hardoncourt, de
Villiers-les-Maillets, et habita Launoy-Renault, au contraire de son fils
Robert qui se fixa à Paris. Vendu en 1681, le domaine appartint aux Le
Bascle d’ Argenteuil, puis aux d’Allonville qui en affermèrent les terres.
Définitivement converti en 1790 en exploitation agricole, très dégradé et
partiellement ruiné, le château vient de faire l’objet d’une complète
restauration. Les bâtiments entouraient à l’origine un vaste terre-plein
rectangulaire (100 mètres sur 75), cantonné de tours et isolé par des
douves. Le côté nord-ouest subsiste sur presque tout son développement,
comprenant l’entrée et ses deux tours en briques, renforcées de grès. Le
corps sud-ouest, encadré de tours d’angle, correspond au logis dont la
façade en moellons, percée de fenêtres restaurées, conserve de nombreuses
canonnières à ébrasement externe. Plus intéressants sont les volumes
intérieurs du logis: la salle basse, dite salle des gardes, aux robustes
voûtes sur croisées d’ogives retombant sur une file de trois colonnes à
demi-enterrées; l'escalier droit, dont les voûtes surbaissées, en briques et
nervures prismatiques en pierre, portent à la clé les armes des familles
Jouvenel des Ursins, du Moulin et de Vielzmaisons; et les deux chapelles
superposées, l’une et l’autre constituées de deux travées voûtées, timbrées
aux armes des d’Espence. On attribue à Claude d’Espence l’encadrement
Renaissance de la porte d’entrée, ainsi que les six arcades en plein cintre
de la galerie en retour. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château ; la salle des
gardes et l'escalier d'honneur : inscription par arrêté du 20 novembre 1986.
château de Launoy-Renault 77510 Verdelot, propriété privée, ne se visite
pas.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous
pouvez enrichir notre base de données en nous adressant un historique
détaillé et des photos pour illustrer cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
de Seine-et-Marne" tous les châteaux recensés à ce
jour dans ce département. |
|