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Château d'Havernas (Somme)
 
 

  Le premier seigneur d'Havernas résidant sur sa terre est Antoine de Saint-Delis, également seigneur d'Heucourt, Allery et Bernapré, lieutenant général au bailliage et maïeur d'Amiens en 1524. Robert de Saint-Delis, gouverneur d'Abbeville, converti au protestantisme, est tué avec son fils en 1562 par les Abbevillois révoltés. À partir de 1569, sa veuve Suzanne de Suzanne accueille en sa demeure d'Havernas un lieu de culte protestant. La famille de Saint-Delis est contrainte d'émigrer après la révocation de l'édit de Nantes en 1688. L'histoire architecturale du château n'est pas connue pour l'époque moderne, mais l'aspect révélé par l'aquarelle du début du XIXe siècle, par analogie avec certains manoirs en brique de la région, permet de dater le logis probablement du milieu du XVIIe siècle, comme peut-être les anciens communs et le bûcher, également construits en pierre de taille, qui bordent toujours le tracé de l'ancienne cour. Ils seraient donc dus à la famille de Saint-Delis, peut-être à Madeleine Arnault, veuve de Robert de Saint-Delis. L'étable et la remise agricole en brique, quant à eux, sont sans doute antérieurs de peu au tracé du plan cadastral de 1832, sur lequel ils apparaissent comme les précédents bâtiments. La demeure est surélevée d'un étage carré et couverte d'un toit à croupes avant 1844. Après la mort de son épouse, Clémence de Calonne d'Avesnes, en 1851, le vicomte Édouard Marie Augustin de Brandt, neveu de Jean-Baptiste Marie François-Xavier de Mons, fait élever à l'ouest du château une chapelle funéraire de style néo-gothique.
Les travaux les plus importants sont réalisés à l'initiative du vicomte Charles Marie René de Brandt, également maire de la commune d'Havernas. En 1870, le jardin et le parc du château sont aménagés sur les plans des jardiniers et paysagistes boulonnais Quéhen et fils. Le corps de logis à l'est de la demeure est détruit afin de permettre l'agrandissement et le remaniement de cette dernière entre 1875 et 1882, en style néo Louis XIII, d'après les plans des architectes Victor et Paul Delefortrie, qui ont déjà donné les plans de reconstruction de l'église en 1872. La distribution du corps central du logis, non corrigée sur les plans des projets d'agrandissement, est harmonisée. La maçonnerie est exécutée par Guénard (1875-1878), la plâtrerie par E. Colas frères (1875), la charpente par Félix Jourdain (1875-1878) et la serrurerie par Darras (1879). En 1879, le menuisier Labbé réalise notamment le lambris de la salle à manger. Le sculpteur Hesse réalise, entre 1876 et 1882, le décor extérieur en pierre (notamment fronton et lucarne), la sculpture du lambris de la salle à manger, et les ornements de plâtre et de carton-pierre du vestibule, de l'escalier (console du trumeau, rosace du plafond), de la salle à manger et du petit salon. Déserté par ses propriétaires durant l'exode de 1940, le château est réquisitionné par l'occupant allemand qui y installe un hôpital militaire. Il est actuellement toujours habité par les descendants d'Édouard de Brandt.
La propriété, ceinte d'un mur de brique, est bordée à l'est par la route de Flesselles, à l'ouest par la route de Vignacourt et au sud par le bois de Havernas qui prolonge le parc du château, dans l'axe duquel sont situés un portail et une allée forestière. L'entrée du château, sur la place de l’Église, est formée d'une demi-lune avec portail en fer forgé flanqué de deux portes piétonnes. Elle est située dans l'axe du logis, construit au fond de l'ancienne cour qui est bordée de communs et de dépendances. La propriété est complétée d'un vaste parc qui se déploie au sud et à l'est. Celui-ci a conservé en grande partie ses dispositions de 1870, les allées entourant le logis sont gravillonnées, celles qui se déploient au sud sont simplement enherbées. La partie est forme aujourd'hui une vaste prairie ponctuée de quelques massifs d'arbres. La demeure comprend un soubassement et deux niveaux sous un étage de comble. Le corps de logis initial à cinq travées ordonnancées, couvert d'un toit d'ardoise brisé à croupes, est flanqué de deux ailes perpendiculaires à deux travées formant avant-corps sur la façade antérieure, mais en très léger retrait sur la façade sur jardin. Devant la façade antérieure, entre les avant-corps des deux ailes, est établie une terrasse au niveau du rez-de-chaussée surélevé, accessible par un degré rectangulaire et bordée d'un mur-bahut que surmontait à l'origine une balustrade.
Huit hautes cheminées de brique et pierre encadrent les hauts toits à longs pans et croupes qui coiffent ces ailes. Les trois toits sont couronnés d'épis de faîtage et d'une crête en zinc ajouré. Les lucarnes sont construites avec un devant maçonné, celle de la travée centrale sur la façade antérieure étant plus importante que les autres. Elle est remplacée par un édicule sur la façade sur jardin. La distribution intérieure du logis est organisée autour du vestibule central, accessible depuis la terrasse antérieure. Il est prolongé par une antichambre, au centre de l'enfilade sur jardin entre la salle à manger et le salon. L'aile gauche comprend les pièces de service (cuisine, office, buanderie, lingerie, escalier de service) et l'aile droite abrite notamment l'escalier. La salle à manger est parée d'un riche lambris de hauteur et d'une corniche en chêne sculpté, complétés par une cheminée et trois portes également sculptées. Un couloir central traverse le premier étage du corps de logis principal, entre les deux escaliers, distribuant les sept chambres établies de part et d'autre. Deux chambres de maîtres, complétées de commodités, occupent les avant-corps des deux ailes.
La partie antérieure du parc, qui correspond à l'ancienne cour, est bordée de communs et dépendances. Le bâtiment des communs faisant face au logis est construit en pierre de taille avec un bandeau de brique mouluré sous la corniches à talon droit, et couvert d'un toit d'ardoise à longs pans et croupes; les élévations intègrent des vestiges d'appareil à assises alternées en brique et pierre. Il conserve des aménagements de son ancienne utilisation (écurie, remise, sellerie, étable à chevaux). Le bûcher, situé à l'ouest du logis, est couvert d'un toit de tuile à longs pans et croupes, soutenu par trois murs en pierre de taille complétée de brique, et quatre poteaux sur le côté ouvert. Dans l'angle nord-est de la cour, l'étable et la remise en brique, avec bandeaux et clés en pierre de taille, sont également couvertes d'un toit de tuile à longs pans et croupes. L'ancien mur de clôture de la cour, en pierre de taille avec couronnement de brique, subsiste à l'est entre la remise et le logement du jardinier. Ce mur est ouvert en son milieu par un portail à montants de brique menant à l'ancien potager, près duquel s'élève le colombier de plan carré, construit en brique enduite et coiffé d'un toit d'ardoise en pavillon. L'étage de soubassement voûté abrite un cellier, tandis que le premier niveau surélevé est occupé par un pressoir à cidre toujours équipé de son matériel.
Le logement du jardinier est construit en brique sur deux niveaux de travées avec comble. Les baies, ainsi que les lucarnes du pan sud, sont cintrées et entourées d'un cadre mouluré. Ce bâtiment est aligné sur une autre partie de l'ancien mur de clôture au sud, et une serre est adossé au premier niveau de la façade méridionale du bâtiment. Le sous-sol en est occupé par la cave d'un bâtiment antérieur, paré d'assises alternées de brique et de pierre et voûté de brique en plein cintre. La ferme est organisée autour des bâtiments en brique couverts d'ardoise qui en marquent l'entrée sur la place de l'Église, à savoir le logement, l'étable et le petit colombier central de forme circulaire, couvert d'un toit conique et bordé de clapiers en partie inférieure. L'exploitation est aujourd'hui complétée de hangars agricoles couverts de tôle et largement ouverte sur la rue de l'Église au nord pour faciliter le passage des engins agricoles. La superstructure maçonnée en brique d'un puits circulaire subsiste au fond de la cour. Enfin, un pavillon est érigé en brique à l'extrémité du parc, à l'angle du mur de clôture du parc sur la route d'Amiens. Couvert d'ardoise en pavillon, il est éclairé par une baie unique. (1)

château d'Havernas, 6 et 9 place de l' Église, 80670 Havernas, propriété privée, ne se visite pas.


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source de la photo par satellite : https://www.google.fr/maps

 
 


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   source de l'historique : https://inventaire.patrimoine.Hauts-de-France

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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