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La terre du Gô tire son nom d’un mot occitan
signifiant "gué" ou "passage" et, située sur une rive du Tarn, elle était
autrefois reliée par un gué au village de Lescure, fief natal du héros
vendéen de ce nom. La première mention du Gô dans les archives remonte à
1339, date à laquelle le domaine appartenait à l’évêque d’Albi, Pictavin. Au
siècle suivant, il était en possession de Louis 1er d’Amboise, le fastueux
prélat qui réalisa une grande partie des somptueux décors de Sainte-Cécile
d’Albi, avant de passer au neveu de celui-ci, le non moins fastueux Louis II
d’Amboise, également mécène et évêque d’Albi. À cette époque, l’on sait que
la famille de Saint-Germain de Lescure, tenancière de la terre du Gô, eut à
se défendre contre les appétits des consuls d’Albi qui cherchaient à imposer
cette terre, pourtant fief épiscopal. Le Gô était alors un village
comportant plusieurs hameaux et même un fortin qu’à la fin du XVIe siècle
tint temporairement le capitaine Viguier. Au début du XVIIe siècle, le
domaine était entre les mains de la famille Rey mais, cette dernière n’ayant
pu faire face aux impôts, Le Gô fut confié à l’administrateur des tailles de
l’albigeois puis en 1613 à Claude de Galaup, ancêtre du grand navigateur
Galaup de Lapérouse. Au milieu du XVIIe siècle, alors qu’une terrible
épidémie sévissait en Albi, l’on sait que les consuls et l’évêque d’Albi,
monseigneur d’Elbene, choisirent Le Gô pour se réunir à l’abri du fléau.
Jean-Francois de Galaup de Lapérouse naquit en 1741 et grandit dans la
maison paternelle qu’il connut pratiquement dans l’état que nous la
découvrons aujourd’hui. Ami de ses tout proches voisins Lescure, La Pérouse
fréquenta le marquis de Lescure sans se douter qu’eux deux connaîtraient
quelques années plus tard une fin tragique, l’un massacré par les sauvages à
Vanikoro, l’autre comme général de "L’Armée catholique et royale de Vendée".
Si La Pérouse n’eut pas de descendance, sa sœur permit à la demeure de
rester jusqu’à nos jours dans les mains des lointains descendants de Claude
de Galaup, qui avait acquis ce bien en 1613. Ravissant manoir de la fin de
la Renaissance, Le Gô s’organise autour d’une cour en U, fermée sur le
quatrième côté par un mur bas percé d’une porte cochère. Si la demeure qui
nous est parvenue en grande partie dans son état d’origine conserve quelques
portes à accolade d’un style tardif et des meneaux très simples,
l’ensemble du bâtiment a été traité dans le style rustique et de bon aloi
qui sied à une "maison des champs". En revanche, le plan présente une
originalité notable puisqu'il s'apparente plus au plan d’un hôtel
particulier urbain qu’à celui d’une demeure ouverte sur la campagne. En
effet, l’allure du bâtiment est très proche de demeures toulousaines telles
que les hôtels d’Ulmo ou du Vieux-Raisin. Même si la recherche de la
sécurité a certainement prédominé dans le choix de ce plan clos sur quatre
cotés, il n'empêche que le château du Gô conserve l’aspect étrange d’un
hôtel de la Renaissance toulousaine que l’on aurait déposé au bord du Tarn.
En fait, il semble tout de même que malgré l’unité de style du bâtiment,
certaines parties aient été reprises postérieurement au XVIIe siècle: la
cour étant orientée au nord, la partie la plus ancienne est l’aile sud avec
l’escalier à vis, l’aile est datant bien du XVIIe siècle, tandis que l’aile
ouest aurait été refaite au XIXe siècle pour conserver ce plan régulier. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures, y compris le portail
d'entrée, la cheminée de brique du grand salon au rez-de-chaussée :
inscription par arrêté du 11 juillet 1984
château
du Gô, chemin du Go, 81000 Albi, propriété privée, ne se visite pas.
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