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Jusqu'au début
du XIIIe siècle, les évêques d'Albi habitent un groupe de maisons proche de
la cathédrale romane prêté par les chanoines. Les évêques vont profiter de
la déchéance des vicomtes d'Albi, les Trencavel, lors de la croisade des
albigeois, pour réorganiser à leur profit la perception des impôts. Cet
enrichissement permet à l'évêque Durand de Beaucaire de marquer sa puissance
par une nouvelle résidence. Elle se compose d'une salle féodale à laquelle
est accolée une tour, à l'ouest est batie la tour Saint Michel destinée au
tribunal et aux prisons ecclésiastiques. L'évêque Bernard de Combret va
finir les travaux de son prédécesseur de 1254 à 1271, en donnant au Palais
son aspect de citadelle : il relie entre eux les anciens bâtiments. Les
murailles sont beaucoup plus sophistiquées du côté de la ville, adversaire
de l'évêque, que du côté Tarn, rempart naturel, il réalise le couvrement en
voûte d'ogives de toutes les salles de la forteresse, afin d'éviter tout
risque d'incendie. Puis de 1277 à 1306 l'évêque Bernard de Castanet,
ambitieux et autoritaire déchaîne contre lui la colère royale et la haine
des albigeois. Craignant pour sa sécurité, il renforce à nouveau le
bâtiment. Il érige un double donjon, la tour Mage, qui se compose de
l'ancienne tour Saint Michel, surélevée d'un étage qui accueille la chapelle
de l'évêque et la salle officielle, d'une nouvelle tour, la tour Sainte
Catherine dans laquelle réside l'évêque, et l'ancienne résidence, la Vieille
Berbie, devient le tribunal ecclésiastique. La courtine de Bernard de
Castanet est renforcée par des contreforts hémisphériques. Il lance deux
courtines à l'ouest et à l'est, créant de nouveaux espaces dépendants du
Palais qui permet une fuite éventuelle vers le Tarn. De 1309 1474, les
évêques se succèdent sans apporter de changements au Palais. La Peste Noire
et la guerre de Cent Ans rognent la puissance et les revenus des évêques.
Une courtine ferme le système défensif au bord du Tarn entre les tours
construites par Bernard de Castanet, côté ville on aménage une porterie avec
un terre-plein bastionné. En 1479, Louis d'Amboise introduit dans le Palais
la mode de la Renaissance. Il construit à l'est du Palais, sur la muraille
de Castanet, sa propre résidence. Elle comprend une série d'appartements, la
tour d'Amboise remaniée, et une galerie édifiée sur la courtine et il
facilite l'accès à la tour Mage par un escalier à vis partant de plein pied
avec la cour. Au XVIIe siècle, le rôle de forteresse donné au Palais
s'efface petit à petit, le Gouverneur militaire d'Albi ordonne de démolir et
raser les fortifications et défenses avant de rendre le Palais à l'Evêque.
En 1635, Gaspard Daillon du Lude, double l'aile d'Amboise, côté cour, par
deux galeries superposées surmontées d'une terrasse avec de grandes baies
classiques, il abaisse de deux niveaux la courtine sud et établit un passage
"abrité" pour gagner la Cathédrale. Hyacinthe Serroni redécore la chapelle
de la Vieille Berbie de stucs faux marbre, achevés en 1685. Legoux de la
Berchère aménage en 1697 les appartements de l'aile des Suffragants. Il
construit contre la muraille du donjon, des galeries superposées,
symétriques à celles de l'Est. Une terrasse est aménagée au pied des
contreforts de Castanet, et des jardins dans l'espace contenu par l'enceinte
Nord. Celle-ci est abaissée et transformée en promenoir. Au XVIIIe siècle,
la forteresse s'ouvre vers la ville : un grand portail percé sous l'Aile
d'Amboise ouvre désormais sur le Quai Choiseul. En 1764, Choiseul Stainville
lance perpendiculairement à l'Aile d'Amboise, une galerie et une
bibliothèque. Le Cardinal de Bernis creuse dans la Tour Nord Ouest un petit
salon qui ouvre sur le point de vue le plus lointain du Tarn. Il aménage le
jardin et des statues à l'Antique symbolisant les saisons sont placées sur
la courtine basse. La Révolution et l'Empire envisagent de faire du
Palais, devenu édifice national, un Museum d'histoire naturelle, d'art et
d'antiquités. Un nouvel accès à la cour médiévale est percé à travers l'Aile
d'Amboise Seule la Bibliothèque du Cardinal de Stainville conserve sa
fonction d'origine. En 1823, le siège archiépiscopal d'Albi est relevé et
des travaux de restauration sont entrepris en 1862, sont classés la chapelle
Notre Dame et les salons du Lude et de Bernis. En 1905, la séparation de l'Eglise
et de l'Etat enlève définitivement au Palais sa fonction primitive. De 1909
à 1929 restitution des états antérieurs: façade de l'Aile d'Amboise du XVe
siècle et destruction des galeries accolées au donjon. En 1922, inauguration
des galeries consacrées au peintre Henri de Toulouse-Lautrec. Les jardins
sont organisés par Hyacinthe Serroni entre 1678 et 1687. Il dispose les
terrasses et contre-terrasses d'un parterre à la française, et des escaliers
de pierre avec longues et nobles balustrades armoriées.
Éléments protégés MH : le palais de l'Archevêché : classement par liste de
1862. Le décor en stuc de la chapelle Notre-Dame du XVIIIe siècle ; les
boiseries du salon dit de Berbie ; le décor intérieur avec son plafond peint
du grand salon dit de Daillon de Lude, du XVIIe siècle ; la cheminée et son
trumeau de la salle basse voûtée : classement par arrêté du 14 septembre
1965. (1)
Palais de la Berbie, 23 rue Sainte Cécile, 81000 Albi, tél. 05 63 49
58 97, musée Toulouse Lautrec. A visiter absolument les magnifiques
terrasses et jardins du palais de la Berbie, accès gratuit toute l'année.
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