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Le nom de Beauvais-Sur-Tescou, bastide
de fondation royale vient de l’évêque de Beauvais Jean de Marigny,
lieutenant du roi en Languedoc. Après la fondation de 1342, le roi et quatre
seigneurs locaux devinrent coseigneurs de Beauvais. Le château passa au XVe
siècle à la famille Léonard mais, à la suite d’une succession en 1503,
commença un interminable procès entre héritiers et coseigneurs divers, et
l’on vit passer tour à tour au château les familles Deymier, de Plagnolles,
puis enfin Antoine de Lapierre qui parvint à réunir tout le patrimoine des
Léonard. Le roi était en fait seigneur direct de Beauvais pour une partie et
le château était par définition dans la part du souverain. Au milieu du XVIe
siècle, le château appartint néanmoins pour un temps à l’évêque de
Montauban, Jean de Lettes. Ce dernier céda en 1544 à Jean de Narbonne
l’évêché de Béziers qu’il détenait également, en échange de l’abbaye de
Moissac. Cet évêque fut l’un des rares prélats du Languedoc à passer à la
Réforme, pour des raisons bien éloignées du dogme. Il était en fait amoureux
d’Armande Durfort, veuve de Jean de Bousquet, seigneur de Verlhac, et c’est
pour se rapprocher de la dame que l’évêque acheta une partie de la
seigneurie de Beauvais et y construisit, aux dires des auteurs anciens, le
château actuel. En fait, la présence d’éléments plus anciens et à la fois
plus récents, au détriment de dispositions du XVIe siècle, tendrait à
prouver, d’une part, que l’évêque dut conserver les restes du château
antérieur, et, d’autre part, que s’il reconstruisit bien une partie du
château, cette partie fut complètement "rhabillée" durant les siècles
suivants.
Quoi qu’il en soit, après son apostasie, l’évêque épousa la dame de ses
pensées et se retira à Genève où il mourut en 1556, non sans que son
aventure n'ait fait grand bruit dans la région. Durant le XVIe siècle, l’on
rencontre également au château la famille de Bousquet à laquelle Armande
Durfort était alliée en premières noces, en la personne de David de Bousquet
et de sa femme Anne de Malras. Enfin, de 1647 à 1671, l’on rencontre comme
seigneur un deuxième Jean de Bousquet, dont on ne sait si la veuve épousa
également un ci devant évêque... Long de quarante cinq mètres, le château
dont les parties les plus anciennes remontent peut être au XIVe siècle
présente un grand logis rectangulaire coiffé d’un toit à quatre pentes. La
façade sur cour est très simple et présente un seul étage surmonté de
lucarnes sous comble. Elle est flanquée de deux hautes tours carrées
couronnées de balustrades. Pratiquement dépourvue d’ouvertures et moins
remaniée, la façade postérieure présente à son extrémité gauche une tour de
même hauteur et section que celles de la façade principale, également
découronnées, mais circulaire et flanquée d’une tourelle plus élevée. La
façade arrière présente également deux autres tours engagées, l’une ronde et
l’autre carrée, arasées au niveau de la toiture du logis ainsi qu’une ronde
surmontée d’une autre plus petite. Le vieil enduit de façade garde trace
d’un délicat réseau de moulures et de bandeaux peints en trompe-l’œil: il
est dommage que disparaisse ce modeste mais délicat décor qui devait animer
un peu cette austère façade. (1)
château de Beauvais sur Tescou 81630 Beauvais-sur-Tescou, propriété
privée, ne se visite pas, visible de l'extérieur.
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