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La construction du château de La Souque, ou de
Saint-Victor revient au baron d'André, dont la famille avait été anoblie par
charge à Toulouse. Un d’André accéda d’ailleurs au capitoulat en 1628, et
son portrait, copié au XIXe siècle d’après les fameuses enluminures des
Annales, orne toujours le trumeau de la cheminée de la bibliothèque. La
Souque paraît copiée sur les châteaux d'époque Louis XIII et Louis XIV d’Île
de France aussi tant en ce qui concerne le plan que la polychromie donnée
par l’alliance de la brique, de la pierre et de l’ardoise. Il présente une
belle façade symétrique à un étage. Le corps de logis central est flanqué
sur les côtés de deux pavillons en retrait coiffés de toits en pavillon. Il
est souligné au centre par un pavillon carré saillant présentant deux
étages, alors que le reste des façades ne présente qu’un étage, et surmonté
d’un très beau toit d’ardoise en carène. Si le château est entièrement
construit en brique, les encadrements de fenêtres ainsi que les angles des
différents pavillons sont rythmés par des assises alternées de brique et de
pierre. Les belles lucarnes à fronton triangulaire rythmant les combles sont
un bon exemple de l’architecture éclectique développée sous le Second
Empire, puisant abondamment dans les différents styles développés sous
l’Ancien Régime. Contrairement à ce que pourrait laisser supposer
l’homogénéité du plan, La Souque fut construite en deux campagnes séparées
il est vrai par peu d’années: dans un premier temps l’on édifia en 1880 le
pavillon central et l’aile de droite, tandis que la partie gauche contenant
notamment la salle à manger fut édifiée seulement en 1905, juste après le
mariage de la fille des constructeurs. C’est un cousin de la famille qui
s’occupa de l’édification de cette aile, tout en restant scrupuleusement
fidèle aux plans proposés par Parent, le célèbre architecte parisien qui
avait été consulté pour édifier La Souque.
Magnifiquement distribué, le château s’ordonne autourd’un vaste vestibule
voûté au fond duquel un bel escalier d'honneur à balustre de pierre conduit
à la chapelle, encore décorée de beaux vitraux réalisés par Saint-Blancat à
Toulouse. De part et d’autre du vestibule sont distribués salons, salle de
billard, bibliothèque et salle à manger. Désireux de proclamer leur noble
origine, les d’André non seulement firent placer leurs armes sculptées sur
les façades, mais multiplièrent à l’intérieur du château leur chiffre, ainsi
que la croix de Saint-André, présente sur les cheminées, sur les culots des
voûtes du vestibule et dans la décoration de la chapelle. De multiples
détails révèlent l’extrême soin apporté à la conception de cette demeure:
les d’André avaient fait dessiner pour les lieux un mobilier aux références
historiques délibérément Renaissance, qui demeura en place jusqu’à une date
récente. Par chance, des cartes postales anciennes nous montrent
l’ameublement remarquable qui encombrait cette belle maison, avec cette
conception claustrophobique de la décoration si chère à la fin du XIXe
siècle. Depuis peu, un jeune couple qui avait déjà redonné vie à un château
du Gers emploie tous ces soins pour redonner son lustre à cette belle
demeure.
château de la Souque 81800 Couffouleux, propriété privée, ne se visite pas,
visible de l'extérieur.
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