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Du nom des deux châteaux qui sont le fleuron de son patrimoine, la commune
de Livers-Cazelles fut formée à la suite d’une ordonnance royale du 5 août
1839 par la réunion de deux communautés. Livers était à l’origine une
dépendance du chapitre de Cordes et, au XVIe siècle, à la suite de
l’alliance de Jeanne de Vézian-Castelpers avec le rouergat François de
Roquefeuil, Livers entra dans la famille de ce dernier. Un de leurs arrières
petit-fils eut d’ailleurs au XVIIIe siècle un bâtard: Jean-Baptiste de
Roquefeuil-Labistour, qui eut à l’époque un semblant de gloire. Officier de
marine, il dut à la bravoure déployée lors de combats aux Indes d’être
maintenu noble et alla s’installer à l’Île de France où la Société était
moins pointilleuse sur les origines et la lignée de ses membres. Néanmoins,
la Révolution venue, Roquefeuil fut la providence de sa famille émigrée,
qu’il accueillit généreusement là-bas. Dans le même temps, Livers qui avait
le 9 mars 1780 été vendu au chevalier Étienne Durre, lui même émigré, était
acquis comme bien national par l’ancien intendant, pour être livré à un
usage agricole. Restitué sous la Restauration, Livers fut néanmoins la
victime des partages de famille et délaissé. Livers appartint également
durant un certain temps à la famille de Saint-Félix dont le représentant le
plus connu fut le vice-amiral de Saint-Félix qui s’illustra dans la guerre
de l'Inde et de l’Indépendance américaine. En 1782, durant la bataille
navale de Tranquebar, le vice-amiral de Saint-Félix réussit avec un seul
vaisseau à empêcher les Anglais de couper la ligne française.
Depuis les années soixante, cette belle demeure a été soigneusement
restaurée par ses nouveaux propriétaires et ce château de la Renaissance si
raffiné a repris toute sa grâce italienne. Construit au XVe siècle, Livers
était un poste avancé pour assurer la protection de Cordes. Le château
présente une belle façade blanche sur le vallon, flanquée à gauche d’une
grosse tour carrée datant du XVe siècle, du haut de laquelle on distingue
Cordes-sur-Ciel, situé à peine à une lieue et qui, malgré ses deux larges
fenêtres, a dû servir de donjon avant de devenir pigeonnier. Cette façade
prolongée vers le nord présente deux étages comportant chacun neuf fenêtres.
Celles du haut sont à croisillon tandis que celles du bas sont à simple
meneau vertical. Du côté de l’ouest, le château est en équerre sur une
ravissante cour intérieure dans laquelle son premier étage est longé par une
galerie portée par de belles colonnes, œuvre de François de Roquefeuil et de
son épouse. Supportée par des arcs en plein cintre, la galerie proprement
dite est constituée d’un garde corps de pierre surmonté de grosses colonnes
à chapiteau sculpté de feuilles d’acanthe, et elle présente certaines
similitudes avec celle de l'Hôtel Reynés, à Albi. Le XVIIe siècle a ouvert
de nouvelles fenêtres dans cette construction à l’origine massive et d’une
géométrie encore renforcée par la merveilleuse couleur de sa pierre. Outre
une cuisine ancienne et des cheminées monumentales, l’intérieur conserve un
large escalier à volées droites, disposition moderne pour une époque ou
l’escalier à vis était encore souvent de règle à la campagne. (1)
château de Livers 81170 Livers-Cazelles, depuis les années 1960, cet
édifice a été restauré par ses nouveaux propriétaires et ce château de la
Renaissance si raffiné a repris toute sa grâce italienne, propriété privée,
ne se visite pas.
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