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La seigneurie de Milhars est attestée dès le XIIIe
siècle et, en 1260, le comte de Toulouse Raymond VII donna Milhars à son
vassal Géraud de Casaubon. Sa fille épousa Ratier II de Castelnau-de-Vaux
puis la terre passa à la famille de Berail. Jean de Berail n’ayant pas eu de
descendance, il légua Milhars à Raymond de Cazilhac, héritier d’une famille
du Haut-Quercy. D’ailleurs, une pierre armoriée provenant de Milhars et
datée de 1607 a été retrouvée dans une maison de Marnaves. Elle porte les
armoiries des Cazilhac "d’or à deux lions rampants de gueules à la bordure
de simple chargée de douze besants d'argent". Ces Cazilhac étaient également
seigneurs de Noailles et l’un de ses membres les plus célèbres se dressa
contre l’évêque d’ Albi: promu par le chapitre de Sainte-Cécile d’Albi, il
disputa le siège épiscopal à Robert Dauphin élu par le pape, les armes à la
main, de 1435 à 1462. Après 1526, Bernard de Cazilhac qui était seigneur de
Noailles donna ses droits à Antoine de Cazilhac, seigneur de Cessac et de
Milhars. En 1554, c’est François de Cazilhac qui dénombra ses biens avec
toute justice. Après la reconstruction du château par les Cazilhac, la
seigneurie de Milhars fut érigée en marquisat en 1653 puis elle passa par
les femmes en même temps que celle de Noailles aux Le Genevois puis à
l’illustre race des Lamoignon dont un représentant était alors gouverneur du
Languedoc. Cette grande famille parlementaire, familière de madame de
Sévigné et des "beaux esprits" du Grand Siècle préférait cette villégiature
de province au château de Noailles. En 1765, Milhars fut vendu à la veuve du
parlementaire toulousain Jean-Jacques de Rey de Saint-Géry, le fils de ce
dernier désirant faire l’acquisition d’un marquisat. Malheureusement, la
Révolution survenant, M. de Rey fut arrêté en même temps que les autres
parlementaires toulousains, envoyé à Paris et guillotiné en Messidor de l’an
II. Comme beaucoup d’autres, le dernier seigneur de Müilhars alla finir au
fond de la sinistre fosse du charnier de Picpus.
Devenu bien communal, le château devint école et mairie avant d’être vendu à
un particulier qui, outre de regrettables démolitions, eut un moment l’idée
heureusement abandonnée de vendre le bel escalier. Revendu deux fois,
Milhars fut habité à partir de 1920 par un écrivain et les propriétaires
successifs ont entretenu cette belle demeure. Construit en 1631 sur un plan
ambitieux, Milhars a remplacé un château plus ancien qui avait été ruiné au
temps de la guerre contre les Anglais et qui fut détruit au XVIe siècle. Le
château actuel est l’œuvre de Charles de Cazilhac-Cessac, et, fait
suffisamment rare pour être souligné, l’on sait le nom du maître maçon ayant
œuvré à Milhars en 1631: Oradus, de Toulouse. Construit sur un plateau
limité de deux côtés par un ravin profond, il domine tout à fait le village.
Il conserve un superbe vestibule flanqué de deux niches et pavé d’une
mosaïque de cailloux noirs sur fond gris ou s’enlacent des C, motif que l’on
retrouve sur la rampe du bel escalier. Si l’ancien parc a malheureusement
disparu, le château conserve encore quatre tours abaissées au niveau des
toitures. Les restes des Milhars sont d’un grand intérêt, en particulier la
belle porte d’entrée. (1)
château de Milhars, rue
du Ravelin, 81170 Milhars, tel. 05 63 56 36 68, la cave est aménagée en
maison du patrimoine.
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