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Situé face à la Montagne Noire et proche de la
forêt d’Espine, bien qu’un peu à l’écart du village de Rouairoux, Caylus est
le centre historique de ce dernier. Vu du parc, le château présente un
aspect à la fois robuste et aimable et beaucoup de son charme tient à la
façon dont s’articulent ses volumes: un massif corps de logis vient
s’appuyer d’un côté sur l’angle d’une grosse tour carrée, tandis qu’en
retour du corps principal, une aile étroite et plus basse se termine par une
petite tour ronde refait et agrémentée au XIXe siècle de faux mâchicoulis.
De larges fenêtres percées longtemps après la construction du château
atténuent ce que les façades pourraient avoir de trop austère. Sous ses airs
aimables, ce château cache un enracinement profond dans l’histoire de ce
beau terroir: la baronnie de Caylus, qui du XVe au XVIIIesiècle ne fut
jamais vendu, avait en effet droit d’entrée aux États du Languedoc.
Longtemps, Caylus fut marqué par la présence de la famille de Bernon: déjà
dans la première moitié du XVe siècle, Nicolas de Bernon était seigneur de
Rouairoux et il acheta pour son fils Jean pour soixante écus d’or l'office
royal de Forestier de la ville d’Anglès. À cette époque, les Bernon
demeuraient en fait à Anglès. Dans les années 1530 seulement, Christophe de
Bernon semble avoir été le premier de la famille à habiter Rouairoux.
Peut-être fut-il le constructeur du château, ou du moins est-ce lui qui le
transforma pour en faire le bâtiment que nous pouvons encore voir. L’on
pense que son fils François devint protestant, mais la question reste
ouverte car on peut lire dans plusieurs sources que "François de Bernon fut
fait prisonnier en 1569 par le comte de Montgomery, avant de finir victime
des protestants". L’on est sur du moins que son petit-fils Jean-Philippe le
fut puisqu'il mourut à Genève.
À la suite de sa mort il y eut un procès retentissant, et sa sœur Béatrix et
le mari de cette dernière, M. de Caylus, héritèrent du domaine, selon la
volonté de leur père, François. D’ancienne chevalerie et de haute lignée,
les Caylus sont connus depuis l’an Mil et comptèrent dès cette époque parmi
les plus puissants seigneurs du Rouergue. Leur nom vient du rocher du même
nom qui domine la ville de Saint-Affrique dans l’Aveyron. Ils y
construisirent autrefois un château dont on ne voit plus que quelques ruines
puisqu’il fut démantelé par le comte Raymond VII de Toulouse, pour punir le
seigneur de Caylus d’avoir pris les armes contre lui. Les Caylus demeurèrent
à partir de là à Rouairoux. En 1587, le marquis d’Aulais rapportait dans ses
Pièces Fugitives: "Le trente novembre à une heure après minuit, les
catholiques prirent par escalade le Château de Saint-Amans-Valtoret; le
seigneur se leva en chemise et se sauva à Rouairoux avec un petit enfant et
sa femme". Il s’agissait de Guillaume de Genibrousse, seigneur de
Saint-Amans-Valtoret, dont Pierre de Caylus épousa en secondes noces la
veuve. La famille put en 1749 obtenir l’érection de Caylus en marquisat. La
baronnie de Caylus étant comme nous l’avons déjà souligné une baronnie des
États du Languedoc, le marquis de Caylus assistait chaque année à la réunion
des États Généraux de la Province, au cours de laquelle étaient nommés les
membres qui, réunis en députation, allaient offrir au souverain le don
gratuit et le cahier de doléances. L'usage en demeura jusqu’en 1783 et le
dernier marquis de Caylus mourut sans postérité en 1845. Au XIXe siècle,
Caylus passa entre les mains de la famille de Poumeyrac de Masredon, puis de
divers propriétaires. (1)
château de Caylus 81240 Rouairoux, propriété privée, ne se visite pas.
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