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En découvrant l’élégante silhouette
"gothique troubadour" de ce beau château, l’on ne peut être étonné par son
nom surprenant, mais il convient de savoir que ce dernier vient de la
position surélevée du site, hauteur surplombant le cours du Dadou et sur
laquelle s’élevait en fait autrefois un ouvrage défensif, signalé dès le XIe
siècle. D'ailleurs, en contrebas se situe le Pont Vieux qui donnait accès au
village et permettait de passer d’une rive à l’autre. L’on sait qu’au XIVe
siècle, au cours de la guerre de Cent Ans, Le Fort était tombé aux mains de
deux capitaines routiers: Joachim de Roant et son fidèle lieutenant Louis
Sorbier. En revanche, au cours des guerres de Religion et lors des troubles
marquant le début du XVIIe siècle, Le Fort ne joua aucun rôle prépondérant
dans l’histoire locale, ce qui ne l’empêcha pas comme une multitude d’autres
châteaux français jugés trop favorables à abriter des insurgés, d’être
détruit en 1628 sur ordre de Richelieu. En l'occurrence, pour Le Fort de
Lafenasse, l'impulsion était venue du baron de Lescure, prétendant que le
lieu était un repaire de protestants, et c’est lui qui se chargea du
démantèlement. Il revint aux Lafon de remettre sur pied le domaine et, l’on
sait qu’à la fin du XVIIe siècle, le coseigneur de Saint-Lieux avec M. de
Villeneuve était sire Jean-Antoine de Lafon, résidant à Lafabrié.
En 1756, c’est encore un Lafon qui réside au Fort et qui siège aux États.
C’est aux alentours de 1850 que Le Fort fut reconstruit dans le style
"Gothique troubadour" qu’on lui connaît aujourd’hui par le Docteur
Espinasse, maire et conseiller général de Montredon-Labessonié. Composé d’un
corps de bâtiment allongé flanqué de deux pavillons massifs et saillants, Le
Fort a fière allure avec ses hauts combles et ses lucarnes à fronton
triangulaire. La seule animation de cette façade, qui sans cela pourrait
paraître monotone, est donnée par le pavillon à comble aigu inscrit dans
l’axe de la façade. Comme pour rappeler la dimension guerrière du lieu en
des époques plus reculées L’architecte a fait courir tout autour du fort un
motif denticulé évoquant des mâchicoulis d’opérette. Dans son plan général
comme dans le détail de ses hauts combles et de ses lucarnes à fronton aigu,
Le Fort n’est pas sans rappeler le
château de Scalibert construit à la même
époque à à peine quelques kilomètres de là. Une demoiselle Espinasse épousa
Charles de Corneillan, dont l’oncle Antoine-Tristan de Corneillan avait eu
une brillante carrière militaire sous la Révolution et l’Empire. Le Fort
passa ensuite en 1948 à la famille de Laissardière. (1)
château du Fort 81120 Saint-Lieux-Lafenasse, propriété privée sur la D63, ne
se visite pas.
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