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Adossé à un coteau boisé, où se dissimule une fuie
à demi ruinée et d'où jaillit une source aménagée en fontaine, cet édifice a
été construit par la famille Rideau à la charnière des XVe et XVIe siècles.
Acquise par son père, la seigneurie échoit à Pierre de Brilhac, lieutenant
criminel de la sénéchaussée et maire de Poitiers en 1614. Son fils cadet
Claude hérite du titre. A la génération suivante, en 1666, l'aînée des
filles transmet le domaine à François Boynet, lui aussi de maison
échevinale. Le remaniement des communs qui limitent la cour au sud date de
cette époque: l'aile ouest, dont les deux étages sont desservis par une vis
en œuvre, associe une porte cintrée à des ouvertures de style médiéval, et
la date de 1682 est gravée sur le montant de la large porte percée dans
l'aile sud. Les volumes ont perdu leur couronnement originel, les façades
ont été dégradées, la chapelle dépecée: située entre la demeure et les
communs, elle se réduit à une abside à chevet plat voûtée d'ogives. Au moins
la qualité du décor flamboyant a-t-elle été appréciée à sa juste valeur par
le châtelain d'Aigne qui a fait remonter dans sa propriété au début de ce
siècle une porte en accolade ainsi qu'une statue de saint Jean l'Hospitalier
placée sous un dais.
Le logis est formé de deux corps accolés dessinant un plan en L: une longue
aile rectangulaire, disposée perpendiculairement au coteau, s'appuie à un
bâtiment carré plus ancien. Dans l'angle des deux ailes, une tour carrée
hors œuvre abrite l'escalier en vis. Les percements d'origine, de module
varié et de bonne facture, consistent en des baies simplement chanfreinées
ou sommées d'une accolade, ainsi qu'en des croisées et demi-croisées
soulignées par des moulures prismatiques parfois dédoublées. Ont disparu des
meneaux, les culots sculptés des larmiers à retour, les grilles (les trous
restent visibles), un ancien hourdage repérable à des consoles. A
l'intérieur du château, dans l'aile nord, les deux pièces du premier étage
renferment encore leurs cheminées gothiques et coussièges. De même, le
deuxième étage de l'aile sud a conservé une cheminée gothique. Les cheminées
gothiques, les coussièges, les traces de peinture et des éléments de
boiserie suggèrent un mode de vie confortable et ajoutent à l'identité de
cette altière demeure, discrètement restaurée aujourd'hui. (1)
Éléments protégés MH : le château ainsi que les vestiges de la chapelle et
les dépendances des XVe siècle et XVIIe siècle sises au Sud : inscription
par arrêté du 3 juillet 1992.
château de Bernay, 13
rue de la Ferme, 86240 Iteuil, propriété privée, ne se visite pas, visible
de l'extérieur.
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