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Les
avantages de cette seigneurie, centrée sur le bourg de Jaunay et
originellement placée dans la mouvance de l'abbaye de Fontevraud, n'ont pas
échappé à l'élite échevinale et officière de la Capitale provinciale.
L'appellation "Chasteau Couvert" apparaît en 1520, accolée au nom de
François Fumé, constructeur du bel hôtel poitevin éponyme. A sa mort en1532,
le fief revient à son fils cadet François II qui le transmet en 1575 à
François III, maire de Poitiers en 1597. A la fin du XVIIe siècle, le
domaine échoit par alliance à la famille Tudert qui le conserve jusqu'à la
Révolution. S'ouvre alors une période périlleuse pour l'intégrité du
monument, actuellement en cours de restauration. Le château, construit a
novo dans les années 1520-1540, arborait d'après un texte de 1703 toutes les
marques de noblesse par la grandeur et la beauté de son édifice. Protégé par
des fossés, il s'isolait dans un vaste enclos cantonné de tourelles d'angle
et abritant des communs, une fuie, des parterres à la française, des bois,
un verger. Sa restauration par un couple d'artistes, Pierre Magré et
Danielle Grimaldi Magré, dura une vingtaine d'années, lui permettant de
retrouver ses volumes proches de l'original.
Depuis la disparition des deux pavillons en retour qui flanquaient la façade
antérieure, le château se présente sous la forme d'un corps de logis
rectangulaire appuyé à deux grosses tours rondes. L'élévation ouest,
précédée d'une terrasse, se compose de deux travées dans sa partie centrale.
Le parement est en tuffeau, les parties portantes (appuis, chapiteaux,
linteaux) en calcaire de Bonnillet. Les baies du rez-de-chaussée sont
accostées de pilastres dont les chapiteaux s'inspirent de Bonnivet: volutes
en corne de bélier, abaque orné d'une tête ou d'un motif végétal.
L'élévation est, récemment dégagée, se développe avec beaucoup d'ampleur,
laissant voir le fruit des tours et les soupiraux des offices en sous-sol.
Des pilastres et des dosserets superposés encadrent les fenêtres et leurs
allèges, soulignant ainsi la division en travées verticales. L'espacement
inégal des trois travées du corps principal vise à donner un meilleur
éclairage. Un dessin schématique du XVIIe siècle, opportunément exhumé des
archives d'Angers par les propriétaires, est à prendre en compte tout en
respectant les précautions d'usage en matière de témoignage iconographique.
Représentant la façade sur jardins, il permet en effet de restituer la
disposition fortifiée du soubassement, ainsi que l'état initial des
percements et des parties hautes, aujourd'hui découronnées. Les croisées
étaient uniformément pourvues de meneaux; celles de l'étage étaient dotées
de proportions moins trapues; une coursière crénelée, avec mâchicoulis sur
les tours, régnait sur tout l'édifice; enfin, aucune lucarne n'éclairait le
comble, du moins de ce côté.
La fonction défensive transparaît dans les canonnières, les circulations
pratiquées dans l’épaisseur des murs et les douves sèches. Les cheminées
monumentales ont disparu (sauf celles des caves voûtées), la charpente a été
abaissée, mais le volume de la grande salle (sept mètres sur x quatorze
mètres) reste très évocateur. Les poutres sont peintes d'un beau décor de
rinceaux blancs et de cabochons jaspés sur fond brun rouge; des grisailles
en trompe-l'œil ont été mises au jour dans l'actuel vestibule d'entrée; des
ébrasements de fenêtres sont griffés d'émouvants dessins naïfs (carrosses,
personnages, les six fusées losangées de sable chères aux Fumé...). Les
pièces se commandent mutuellement , et deux escaliers desservent le bâtiment
(la grande vis du pavillon nord, conservée en sous-sol, et à l'autre
extrémité une petite vis ménagée dans le mur). La rareté des châteaux
Renaissance d'importance moyenne en Haut-Poitou sous A l'intérieur, présence
de caves voûtées en plein cintre. François 1er met en valeur l'ambition du
constructeur et ajoute à l'intérêt architectural de cette œuvre homogène,
dont la stéréotomie n'est pas le moindre des attraits. Le château propose
aujourd'hui un espace de 500 m² pour une renaissance de l'Art avec
expositions permanentes et temporaires. (1)
Éléments protégés MH : le château-Couvert en totalité : inscription par
arrêté du 21 septembre 1990.
château Couvert, 10 rue du Château, 86130 Jaunay Clan, tél. 05 49 51
83 80, entièrement restauré, le château se visite totalement, ouvert au
public du 1er mai au 30 septembre. Juillet et août tous les jours sauf le
lundi et le mardi de 15h à 19h. En mai, juin et septembre le vendredi,
samedi, dimanche et jours fériés. Visite guidée sur rendez-vous. Location de
salles toute l'année pour séminaires, mariages, soirées et réceptions.
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