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La seigneurie des Ormes est mentionnée en 1392. Ancienne
châtellenie du Poitou, Les Ormes-Saint-Martin furent possédés jusqu’en 1608
par la famille de Marans. Après divers propriétaires, les frères Pussort,
Antoine-Martin et Henri, s’en rendirent acquéreurs en 1642. Oncles maternels
de Jean-Baptiste Colbert, ils reconstruisirent sans doute le château. Après
la mort d'Henri Pussort, juge intraitable de l’intendant Fouquet, en 1697,
le château passa de main en main. Enfin, en 1729, Marc-Pierre de Voyer de
Paulmy, comte d’Argenson (1696-1764), acheta la baronnie des Ormes. Il y
entreprit d’importants travaux d’agrandissement. Son fils, le marquis de
Voyer (1722-1782) fit démolir la partie centrale du château qui consistait
en un avant-corps arrondi, couvert d’un dôme, et flanqué de part et d autre
d ailes et pavillons couverts de grands combles indépendants,
caractéristiques du XVIIe siècle. Il la remplaça par un édifice
d'architecture italienne, précédé vers la cour d’entrée d’une colonnade, qui
était adossé, du côté de la Vienne, par une tour ronde surmontée d'une
terrasse à laquelle on accédait par un escalier extérieur en vis. Le nouvel
édifice fut détruit en 1823 par son fils Marc-René, Marquis d Argenson
(1771-1842), député de l’opposition libérale sous la Restauration. À son
emplacement, des arbres furent plantés. Enfin Marc-Pierre d’Argenson, député
de la Vienne, fit reconstruire dans les premières années du XXe siècle le
centre du château par l’architecte parisien Coulomb.
Sur la route de Châtellerault à Tours, un ensemble monumental s’offre au
regard à la sortie du village des Ormes sur la droite. Formant la
perspective du château, les écuries appelées La Bergerie présentent une
façade colossale surmontée d’un fronton orné d’une statue de Cérès au milieu
des fruits de la terre. Ce monument est attribué à l’architecte parisien
Charles de Wailly dans les années 1760. De l'autre côté de la route, lui
faisant face, une grille flanquée de deux petits pavillons XVIIIe siècle
ferme le parc. Une avenue pavée et ombragée de plusieurs rangées d’arbres
conduit à la grille principale de la cour d’honneur. Au fond de cette cour,
le corps de logis principal, élevé sur un étage et couvert d’un toit à la
Mansart, est agrémenté d’un ressaut central surmonté d un fronton orné; il
date du début du XXe siècle et reprend avec habileté les "poncifs" de
l’architecture du temps de Gabriel. Côté jardin, un avant-corps à pans
coupés vient le parachever. Deux galeries basses modernes couvertes de
terrasses relient le corps central aux deux pavillons latéraux à étage,
également couverts de toits à la Mansart. Les deux pavillons du XVIIIe
siècle subsistant du château ancien ont servi de modèle au corps central.
Deux longues ailes de communs en forme de U viennent fermer l’ensemble:
l’aile nord date du temps des Pussort, celle du sud fut édifiée
symétriquement par la famille d’Argenson un siècle plus tard. (1)
Éléments protégés MH : le domaine du château (bâtiments avec leur décor
intérieur, cours, jardins, parc, clôtures et sols), à l'exception des
parties classées : inscription par arrêté du 10 juin 2005. Le domaine en
totalité : bâtiments avec leur décor intérieur, cours, jardins, parc,
clôtures et sols ; façades et toitures de la bergerie et du pavillon
d'entrée sud, tels que représentés sur le plan annexé à l'arrêté :
classement par arrêté du 19 septembre 2012.
château des Ormes, 22 rue Pierre d'Argenson, 86220 Les Ormes, tél. 01 42
27 55 61 ouvert au public du 20 juin au 31 août. En été, tous les jours 10h
à 12h et 14h à 18h. Fermé le mardi. Visites guidées toute l'année sur
rendez-vous.
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