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La seigneurie de la Folatière existerait au moins depuis
1301, date à laquelle le roi Philippe le Bel en cède les droits de haute
justice à l'abbaye de Saint-Jean d'Angély. Devenus seigneurs de la Folatière,
les bénédictins afferment le domaine. Suite à la Révolution, la seigneurie
et le domaine sont vendus comme biens nationaux. Etrangement, les actes
concernant le domaine ne mentionnent pas de logis, mais seulement une
métairie comprenant un logement modeste sur une cave voûtée, une borderie
avec un second logement et des dépendances (four, granges, étable, ballet,
jardin) appartenant au sieur Guitteau, émigré. Les descriptions données lors
de l'estimation et de la vente des bâtiments n'offrent plus aucun point de
comparaison avec le logis actuel, en grande partie transformé par les Le
Roux de Bretagne dans le quatrième quart du XIXe siècle. Le cadastre
napoléonien de 1822 mentionne tous les bâtiments, à l'exception de la partie
nord des toits à bêtes, construite sans doute dans la deuxième moitié du
XIXe siècle. Plusieurs édifices ont disparu: un grand corps de bâtiments à
l'arrière du logis, la partie nord du corps de dépendances et plusieurs
petits édicules. La partie la plus ancienne est le bâtiment comprenant une
tour dérasée, au nord, qui daterait du XVe siècle. Cet édifice pourrait être
le vestige d'un premier logis.
Les dépendances dans le prolongement pourraient dater quant à elles de la
fin du XVIIIe siècle ou du début du XIXe siècle. Plusieurs ouvertures ont
été remaniées dans le premier quart du XXIe siècle. Le grand corps de
dépendances présente une porte en plein cintre, surmontée d'une inscription
et de la date 1683: il pourrait s'agir d'un remploi, ou bien le bâtiment a
été très transformé au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle. Une
seconde inscription, qui pourrait dater de la même période (également sans
doute un remploi), figure au dessus de l'agrafe du portail couvert. Le logis
actuel pourrait également dater du XVIIe siècle, mais aucun écrit ne permet
de l'affirmer avec certitude. Il ne subsisterait du bâtiment primitif que la
base de la tour d'angle (visible sur le plan napoléonien), relevée et
convertie en chapelle dans le quatrième quart du XIXe siècle à l'occasion
d'importants remaniements effectués par les Le Roux de Bretagne. Lors des
mêmes travaux, le corps en retour du logis est détruit et la nouvelle façade
nord est pourvue d'une petite tour. Un pavillon faisant saillie sur la
façade sud est ajouté et les ouvertures du logis sont refaites. Les portails
pourraient également dater de cette campagne.
Le logis de la Folatière se compose de trois corps de bâtiments principaux.
La demeure et le corps de dépendances se situent au sein d'un parc clos,
accessible par un portail à piliers à l'ouest et par un portail couvert à
portes charretière et piétonne à l'est. Ces dernières, en anse de panier,
possèdent des agrafes et des sommiers saillants. L'agrafe de la porte
charretière porte les lettres M et B enlacées et est surmontée de
l'inscription "SINT PROCUL HINC LITES FASTUS ET FALSUS AMICUS", qui
signifie "Que soient éloignés d'ici les procès, les querelles et les faux
amis". La demeure actuelle, couverte d'ardoise, se situe au sud de la
propriété. Elle comprend deux bâtiments accolés en léger décrochement et une
terrasse. La façade sud-ouest du bâtiment principal présente trois travées.
Elle est flanquée, à gauche, d'un pavillon rectangulaire légèrement plus
haut, percé de baies sans travée et d'une lucarne en arc segmentaire
surmontée d'un amortissement, et à droite d'une tour ronde à toiture en
poivrière. Celle-ci présente une porte en anse de panier à pilastres et
agrafe sculptée en pointe de diamant, surmontée d'un fronton dans lequel
s'inscrivent les armoiries des familles d'Aussy et Le Roux de Bretagne
accompagnées d'un heaume.
La façade nord-ouest comporte quant à elle deux travées encadrant une porte
surmontée d'un oculus. Une autre porte est visible à droite: flanquée de
pilastres cannelés à chapiteaux sculptés, elle est surmontée d'une corniche,
de trois petits jours carrés encadrés de décors végétaux, ainsi que d'un
fronton en plein cintre à denticules surmonté d'un amortissement. Le fronton
présente les mêmes armoiries que la porte de la tour, cette fois-ci
encadrées par un lion et un personnage tenant une massue, sans doute
Hercule. La façade est flanquée d'une petite tour en poivrière. Les deux
façades comportent une corniche, des baies à appuis moulurés et des lucarnes
passantes surmontées de frontons triangulaires. Le corps de dépendances, au
nord de la demeure, comporte deux bâtiments accolés dont un en appentis. Un
puits se situe à proximité. Le troisième corps se situe au nord-ouest de
l'ensemble. Il comprend, au nord, un édifice flanqué d'une tour d'angle
dérasée à petites baies chanfreinées. La porte est en plein cintre et une
baie de l'étage, chanfreinée, comprend un appui saillant. Dans le
prolongement sud se situe une série de dépendances en cours de
réhabilitation, avec des ouvertures à linteaux de bois. Dans la cour, on
peut voir un pilier cylindrique isolé, sans doute vestige d'un ancien
hangar, un puits et des toits à bêtes avec une pierre portant l'inscription
"Materni...".
logis de la Folatière 17400
Antezant-la-Chapelle, propriété privée, ne se visite pas.
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