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Cette singulière demeure livre peu à
peu le secret de ses premiers occupants. En 1543, Robert Lambert, marchand à
La Rochelle, était seigneur des maisons de "Boisneau" et de Piquefesse. Plus
tard, en 1598, François Tallemant, l'un des pairs de La Rochelle, y
demeurant, était qualifié d'adjudicataire de "Boyneau", paroisse de La Jarne.
A la famille Tallemant succéda, au milieu du XVII siècle, la famille Bardet.
Nous trouvons, vers 1640, Henry Bardet, puis Charles Bardet, commandant de
vaisseau, époux de Marie Tersmitten, laquelle après son veuvage épousa en
secondes noces Pierre Régnier, écuyer, conseiller secrétaire du Roi maison
couronne de France, acquéreur de la terre de Périgny en 1705. Le logis passa
ensuite à sa sœur, Hélène Bardet, mariée en 1680 à Hélie Véronneau, écuyer,
sieur de La Série, conseiller du Roi, assesseur civil et criminel en la
sénéchaussée et siège présidial de La Rochelle. En 1707, elle vendit les
meubles du logis à Louis de Vilson et à Jean-Joseph de Livenne, chevalier,
seigneur de Verdille. Il comportait alors une grande salle avec une
tapisserie de verdure "espèce de forest" au mur, une petite salle à côté
servant de cuisine, une grande salle et une chambre à l'étage. Tout cela
semble correspondre à l'actuelle maison de briques. Cinq ans après avoir
vidé le logis, Hélène Bardet, veuve, l'arrenta à Michel de Vervins,
chevalier de saint Louis, maréchal des camps et armées du Roi, inspecteur
général de l'infanterie en Bretagne, Pays d'Aunis, Guyenne et Béarn. Il
mourut peu de temps après et son héritier, Nicolas de Vervins, chevalier,
conseiller du Roi en sa Cour, demeurant à Paris, le revendit dès 1716 à
Pierre Boyer, marchand à La Rochelle. Aussitôt il y fit faire des travaux.
Dès le 28 août 1716, quelques jours seulement après avoir acquis la
propriété, son suzerain, Gaspard Bernard, chevalier, seigneur de Marigny et
de La Jarne, inspecteur des milices garde-côtes du plat-pays d'Aunis,
l'autorisa à faire bâtir un colombier dans les dépendances. C'est le petit
pavillon couvert d'ardoise situé à l'extrémité du mur de clôture, sur rue. A
l'opposé, il fit construire une chapelle domestique, et dut constituer, pour
cette raison, en 1721, une rente de 100 livres à la fabrique de La Jarne. Sa
fille, Élisabeth Boyer, épousa Marc-Antoine Lefebvre, négociant, juge consul
et directeur de la chambre de commerce de La Rochelle, ancien échevin, à qui
elle transmit le logis. Par la suite, il revint à leurs enfants, par
indivis. Le 11 février an XIII, il fut vendu devant le tribunal de La
Rochelle, au préjudice des héritiers Lefebvre, à Jacques Rabon, moyennant 23
045 francs 47 centimes. Dans le courant du XIXe siècle, il fut acheté par la
famille Montbron qui le réunit au domaine de Buzay. La demeure actuelle se
compose de deux bâtiments en fond de cour: un petit corps de logis en
briques à pignon à gradins, rappelant étrangement les constructions
flamandes du XVIIe siècle, auquel les Lefebvre semblent avoir accolé, vers
1760, un grand corps de bâtiment simple, aux ouvertures centrées par rapport
à la distribution intérieure et dont les entrées ont été rejetées à chaque
extrémité. Sur la gauche, en retour d'équerre, un corps de bâtiment a été
ajouté au début du XXe siècle, contre les dépendances et la chapelle. De
l'autre côté du mur de clôture, lui faisant face, il existe encore le
charmant pigeonnier remontant à 1716. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures des bâtiments du XVIIe
siècle et du XVIIIe siècle et du pigeonnier ; la rampe en fer forgé de
l'escalier du bâtiment du XVIIe siècle : inscription par arrêté du 2 juillet
1973.
logis du Bois Not 17220 La Jarne, propriété privée, ne se visite pas.
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