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Le logis de Vallade fut
construit sur une partie du fief de Saint-Christophe, sans doute démembrée
par la famille La Chambre. Au début du XVIIIe siècle, il appartenait à
Seguin Gentil, propriétaire des seigneuries voisines de Brasseau et de
Varzay, ayant auparavant appartenu à la famille La Chambre. Seguin Gentil,
fils d'autre Seguin Gentil, écuyer, seigneur de Thomeil, de Brasseau et
autres lieux, et de Marie Pannetier, épousa en 1710 Henriette Michel, fille
d'Henri, sieur de La Lande, conseiller en la cour des Aides de Guyenne. Il
mourut en 1733. À partir de 1746, sa veuve, Henriette Michel, entreprit de
faire reconstruire le logis de Vallade. Un partage passé en 1754, entre
leurs quatre filles, attribua Vallade et les seigneuries de Brasseau et de
Varzay à Eustelle Gentil, épouse de Gabriel-Isaïe Lemousin, chevalier, baron
de Nieul-les-Saintes. Ils laissèrent trois enfants: Jacob-Isaïe, mort jeune,
Marie-Henriette, mariée en 1771, à Pierre Boscal de Réals, seigneur comte de
Mornac, marquis de La Chèze-le-Vicomte, seigneur de Saint-Florent-les-Bois,
La Roche-Breuillet et autres lieux, et enfin Françoise-Angélique, mariée en
1781 à Louis-Henri de Badiffe, chevalier, seigneur de Vaujompe et de
Saint-Sulpice près de Cognac, qui, à cette occasion, reçut la terre de
Varzay, y compris le logis de Vallade.
À la Révolution, Louis-Henri de Badiffe émigra et Françoise-Angélique
Lemousin restée seule et sans enfant, pour conserver ses propriétés,
divorça. Puis, en 1794, elle se remaria à Jean-Pierre Million, bourgeois de
la paroisse de Rétaud. Elle mourut deux ans plus tard sans postérité,
laissant pour héritiers François-Léon Boscal de Réals de Mornac, qui en
recueillit un quart, Henry-Michel Coutray de Pradel, ancien capitaine de
cavalerie et Jean-Benjamin-Joseph Dufaur, veuf de Julie Coutray de Pradel,
tous deux héritiers d'un autre quart et enfin, son second mari, Jean-Pierre
Million, héritier de deux quarts. Le tout fut partagé selon un jugement du
tribunal civil de Saintes, du 9 juillet 1812. L'héritage consistait en les
domaines de Vallade et de Brasseau, commune de Rétaud, consistant en un
château et dépendances. En 1823, le domaine fut vendu à la barre du tribunal
civil de Saintes à Henri-Constant d'Abzac qui s'y installa. En 1844, après
la mort de son épouse, le logis fut vendu à frère Théodore qui y habitait
déjà, pour y installer une colonie agricole dite "Notre-Dame La Vallade". A
la suite d'une mauvaise gestion, le domaine fut à nouveau vendu en 1852 au
tribunal et adjugé à Georges-Joseph Picard, propriétaire du domaine de La
Cour, commune de Chermignac. Enfin, en 1890, il fut vendu à Monsieur Meaume
dont descendent les actuels propriétaires.
Le logis actuel, autrefois en fond de cour, était encadré par deux ailes de
dépendances. L'une a été détruite. Celle qui subsiste porte les traces d'un
corps de bâtiment antérieur à la construction actuelle, entreprise à partir
de 1746. C'est une belle bâtisse construite de plain-pied en pierres de
taille, couverte d'une toiture à combles brisés éclairée, par de hautes
lucarnes à frontons triangulaires ou semi-circulaires. Conformément à une
tradition bien établie dans la région, la forte pente est couverte
d'ardoise, alors que la faible pente possède des tuiles canales. La demeure
adopte un plan dissymétrique en T assez curieux. La fenêtre décentrée sur
l'aile côté jardin, terminée en moellons, semble indiquer un repentir en
cours de construction. Il est vraisemblable que le projet initial ne fut pas
mené à terme et que l'on prévoyait à l'origine un plan en H. Le vestibule
avec son avant-corps central sur une travée surmonté d'un fronton
triangulaire se serait alors trouvé logiquement au centre de la composition.
Le pittoresque petit corps de bâtiment surmonté d'un clocheton et faisant la
jonction avec l'aile de dépendances a été construit après coup. Il n'enlève
rien à la qualité de cet ensemble assez remarquable malgré sa symétrie. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures ; les deux perrons ;
l'escalier intérieur à balustres : inscription par arrêté du 3 juillet 1992.
logis de Vallade 17460 Rétaud, propriété privée, ne se visite pas.
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