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Le premier propriétaire connu est
Eustache de Villechaux, écuyer, en 1520. Il laissera trois filles: Claire,
Mathurine et Bastidienne. L'aînée, Claire, épouse Jean de Lisle auquel elle
apporta la seigneurie qui passa ensuite aux mains de leur fils Pierre, marié
à Marie Baudouin. Elle lui donna cinq enfants. L'aîné, Charles de Lisle,
épousa Marie de Beaumont. Il testa le 23 novembre 1580, en faveur de leur
fille, Suzanne. Neuf ans plus tard, celle-ci se maria avec François
Gaillard, écuyer, seigneur de Laleu, fils du seigneur de
Saint-Dizant-du-Bois, auquel elle apporta le château de Saint-Maurice
nouvellement rebâti. La famille Lisle ayant été entraînée dans d'importants
procès, Suzanne de Lisle connut quelques difficultés, si bien qu'elle dut
vendre, en 1624, sa terre de Saint-Maurice, à son voisin, Charles Chesnel,
écuyer, seigneur de Réaux. Malheureusement pour lui, deux ans plus tard, une
sentence du présidial de Saintes cassa le contrat de vente, et quelques mois
plus tard la terre fut affichée à l'adjudication. En 1628, un acquéreur,
Jacques de Hautefaye, se présenta et en offrit 19000 livres. N'ayant pu
consigner la somme à temps, Marguerite Charrier, veuve de Jehan Philippier
en ayant offert précédemment 18300 livres, demanda à être déclarée
adjudicataire, ce qu'elle obtint l'année suivante. Mais aussitôt, François
Joly, seigneur châtelain de Saint-Eugène proposa 100 livres de plus et se
vit adjuger Saint-Maurice. Entre temps, Charles Chesnel, contestant la
cassation de la vente en 1626, s'était vu dédommager par l'attribution d'une
partie des arrérages de la terre de Saint-Maurice. C'est sans doute de cette
époque que date le démembrement de cette terre qui permit aux seigneurs de
Réaux de prendre aussi le titre de seigneurs de Saint-Maurice, laissant à
d'autres le logis noble avec quelques terres autour. La chronologie des
propriétaires du logis s'arrête. Il faut attendre 1764 pour voir Pierre de
Mavalleix, écuyer, seigneur de La Verdalle, céder pour 6100 livres, à sa
sœur, Marie-Anne-Marguerite, épouse de Maurice Gombaud, bourgeois, la moitié
qui lui revenait dans le fief et "métairie noble appelé le logis de
Saint-Maurice". Par la suite, le domaine appartint à leur fille,
Anne-Magdeleine Gombaud, mariée en 1778, à Pierre-Antoine Benoît, bourgeois,
natif de Cahors, qui allait tristement s'illustrer, à Jonzac quelques années
après, lors de la Révolution.
Le logis de Saint-Maurice se compose de deux corps de bâtiments distincts.
Un corps de bâtiment de dépendances percé par un porche avec porte cochère
et porte piétonne présentant les restes de deux souches d'échauguettes et
les traces d'une tour cylindrique à un angle externe. Il abrite une belle
galerie à arcades datée de 1570, surmontée par une grande salle éclairée par
des baies géminées. Lui faisant face, le corps d'habitation, d'origine plus
ancienne, mais remanié à la même époque, diminué en hauteur, présente encore
une belle porte Renaissance à pilastres et chapiteaux et de belles baies
jumelles éclairant les pièces du rez-de-chaussée. La qualité des bâtiments
restants montre que Saint-Maurice dut être une des dernières grandes
demeures saintongeaises de la Renaissance avant un retour à des formes plus
rustiques, imposées par les guerres de Religion. (1)
logis de Saint Maurice 17500 Saint-Maurice-de-Tavernole, propriété privée,
ne se visite pas.
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