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Au domaine des Mouniers
reste attaché le nom de Joseph-lgnace Guillotin, inventeur de la guillotine,
dont la famille avait acquis cette terre au cours de la seconde moitié du
XVIIe siècle. Au début de ce siècle, elle appartenait à Lancelot Brisson,
procureur du présidial de Saintes. Décédé, très vraisemblablement sans
postérité, la propriété fut adjugée, en 1639, à Nicolas Béraud, avocat à la
Cour, époux de Marguerite Aymar, dame du Pérou. Leur héritier, Alexandre
Béraud de La Bellerie, écuyer, conseiller du Roi, trésorier de France au
bureau de Poitiers, vendit le domaine des Mouniers à René-Louis Guillotin,
procureur au présidial puis conseiller du Roi en l'élection de Saintes,
moyennant la somme de 7000 livres, vers 1692. Il le légua à son fils,
Joseph-Ignace, qui débuta sa carrière par des études de médecine et qui
devint, par la suite, docteur régent de la faculté de Paris. Franc-maçon, il
appartenait à la loge des Neuf Sœurs, qui comprenait un grand nombre de
notoriétés, tels Benjamin Franklin, Bailly, Montgolfier, Lacépède, etc. Il
avait épousé, en 1787, Marie-Louise Saugrain, fille d'un maître libraire. Le
domaine des Mouniers, où Joseph-Ignace Guillotin avait continué de passer
ses vacances, fut légué à l'une de ses sœurs, Marie-Marguerite, mariée à
Jean-François de La Charlonnerie, capitaine de cavalerie. Les Mouniers
devinrent par la suite propriété de Madame François Dières-Monplaisir, puis
de sa fille. A la mort de cette dernière, en 1891, la propriété revint à son
cousin germain Louis-Georges Dières-Monplaisir, ancien officier de marine.
Le domaine des Mouniers fut ensuite vendu à M. Adolphe Dorne qui le céda à
son tour à M. Jean-Antony Czéchowitz d'Ostoïa. Il s'agit d'un logis
Saintongeais tout à fait typique du XVIIe siècle. Les bâtiments s'ordonnent
autour d'une cour fermée. On accède à la propriété par un beau porche muni
de portes cochère et piétonnière, orné de faux merlons. Le logis, de plan
rectangulaire et de dimensions modestes, n'est néanmoins pas dépourvu de
charme. Ses lucarnes sont surmontées de frontons triangulaires, ornés de
pots à feu. L'une d'elles porte la date de 1620. À proximité de la demeure
se tient un petit bâtiment carré, dont la porte d'entrée est ornée d'une
croix: il s'agit de l'ancien oratoire édifié en 1717. (1)
logis des Mouniers 17100 Saintes, propriété privée, ne se visite pas.
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