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Le nom de la commune d'Alloue pourrait venir d'un
mot gaulois signifiant alouette. L'église paroissiale Notre-Dame du village
date de la fin du X IIe siècle ou du début du XIIIe siècle. Elle jouxte le
prieuré de bénédictins dépendant de l'abbaye de Charroux à laquelle la terre
d'Alloue avait été donnée, en 783, par Rogier, comte de Limoges, lors de la
création de l'abbaye. Le prieur avait droit de basse, moyenne et haute
justice. Le prieuré fut pillé en 1356. Remis en état, on le retrouve sur un
plan de 1740, accompagné de ses bâtiments de ferme et de ses jardins. Il est
vendu à des particuliers comme bien national à la Révolution. Quatre
châteaux sont implantés sur la commune, l'Age, Beauchêne, Lavergne et
Massignac qui peuvent remonter au X Ve siècle. La commune est traversée par
le fleuve Charente où sont situés plusieurs moulins et plusieurs ponts. Le
Pont Neuf à l'entrée ouest d'Alloue remonte à 1741. L'ancienne mine de plomb
argentifère de la commune aurait été exploitée depuis l'époque gauloise
selon la tradition. Toujours est-il que, de sources sûres, elle aurait été
exploitée par un sieur Villain au XVIIIe siècle. Puis une société, fut créée
en 1821, avant l'abandon de la mine en 1829. Reprise, abandonnée de nouveau,
une dernière tentative est faite vers 1930 pour être définitivement fermée
pour cause de rentabilité insuffisante.
Les corps de bâtiments les plus anciens sont vraisemblablement le logis
ainsi que la tour sud-est près du pavillon d'entrée qui peuvent dater du
XVIe siècle. Si le bâtiment représenté sur l'aquarelle de Brouillet est
l'aile nord disparue du château, celle-ci daterait probablement du XVIe
siècle aussi. Selon les recherches historiques réalisées par les
propriétaires, la seigneurie de La Rivière Beauchêne semblerait être une
fusion entre La Rivière (Mathurine du Rethail, Dame de La Rivière, 1473) et
Beauchêne (Jean de Barsan qui épouserait l’héritière de Beauchêne un peu
plus tard). François de Lage de Volude, frère cadet de René de Lage de
Volude, seigneur de Volude, a épousé vers 1510 Françoise de Barsan, dame de
La Rivière Beauchesne, dont la descendance habite le château de Beauchêne
jusque vers 1685. La seigneurie dépendait du château d’Ordières; le seigneur
de La Rivière Beauchêne devait foi et hommage au seigneur d'Ordières. On
trouve le blason des de Laage de Volude remployé sur le mur est de la cour
du logis. Sur une pierre en remploi qui soutient le palier de l'escalier
extérieur du bâtiment sud est gravée l'inscription "FPPD LAGE 1656". Avant
1689 Jean Louis Gracieux a acquis le château et seigneurie de Beauchêne qui
est resté dans cette famille jusqu'en 1792, date à laquelle les frères
Gracieux sont émigrés pour combattre dans l'armée des princes. Suite à la
Révolution, Beauchêne est vendu comme bien national, et pendant la plupart
du XIXe siècle appartient à la famille Du Verdier de Boulsat qui le louait à
des métayers. Au XIXe siècle, des bâtiments agricoles et un four à pain se
joignent à l'ensemble, mais le château subit de graves dommages. En 1873,
l'aile nord de la cour est démolie, mais une aquarelle de Brouillet du
milieu du XIXe siècle témoigne de son apparence. Les tours sud-ouest et
sud-est sont arasées et les tours nord-ouest et nord-est sont détruites. Ces
dernières ont été remontées partiellement à la fin du XXe siècle, époque à
laquelle des rénovations de l'ensemble des bâtiments seront effectuées. Vers
la fin du XIXe siècle, Beauchêne est acheté par Léon Duredon, dont la
descendance est restée au château de Beau-Chêne jusqu’en 2000.
Le château comprend deux unités. La première, de plan carré et cantonnée de
quatre tours, comprend un logis à l'ouest avec une aile en équerre au nord.
Une troisième aile disparue, mais probablement représentée sur une aquarelle
de Brouillet, était située au nord. La cour est close de murs. Sur la porte
du mur est se trouve le blason orné d'un aigle bicéphale. Au rez-de-chaussée
du logis se trouve une cheminée au manteau peint d'une scène de chasse du
milieu du XVIIIe siècle, portant la devise "In Deo et virtute spes mea".
L'escalier intérieur est en pierre. La charpente est en carène de bateau
renversée. Sur l'aile sud sont accolés à droite et à gauche des escaliers en
pierre permettant l'accès à l'étage. Le palier de gauche est orné d'une
petite balustrade à balustres en pierre. Les deux pièces sont pourvues de
cheminées à manteau de pierre et piédroits à consoles moulurées. En
rez-de-chaussée, la pièce de gauche est éclairée d'une fenêtre à encadrement
chanfreiné. Dans la cour, devant cette aile, se trouve un puits circulaire à
margelle carrée monolithe. Les tours sud-est et sud-ouest portent de
nombreuses meurtrières. Les dépendances agricoles sont rassemblées autour
d'une seconde cour accessible par une tour-porche, de plan carré, couverte
d'un toit en pavillon. La porte est couverte en arc segmentaire. Le four à
pain se trouve à gauche de l'entrée du pavillon. A droite est un logis
secondaire, en rez-de-chaussée et comble à surcroît de deux travées et porte
centrale. Accolé à ce logis se trouve la longue grange à façade en pignon,
dont la charpente (remplacée par une charpente métallique dans les années
1980) portait selon les propriétaires la date 1698. A l'est de l'entrée se
trouve un corps de bâtiment, vraisemblablement une ancienne porcherie, qui a
été réaménagée en habitation. Devant cette partie agricole, au sud, se
trouve un grand bassin à l'entourage maçonné. Au nord de l'ensemble, au fond
d'un chemin se trouve une source et un lavoir à entourage maçonné. (1)
manoir
du Beau Chêne 16490 Alloue, propriété privée, ne se visite pas.
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