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Presle,
autrefois Praile, est mentionné à partir du XVIe siècle, époque à laquelle
il appartient aux Cumont. Il subsiste de cette période une baie chanfreinée
et un linteau en accolade visibles sur une dépendance remaniée, à droite du
corps principal. Le domaine passe ensuite de famille en famille jusqu'à être
vendu en 1754 à un marchand d'Aulnay, Abraham Arnaud, ce qui lui vaut sans
doute de passer la Révolution sans encombre. Au début du XIXe siècle, il est
la propriété de Paul Arnaud DesRhues, ancien président trésorier de France.
Un personnage qui a largement profité de la vente des biens nationaux sur la
commune puisqu'il a acheté le domaine de Villemorin, l'ancienne église de
Saint-Coutant le Petit, celle de Villemorin ainsi que son presbytère. Le
cadastre napoléonien de 1835 mentionne le corps principal, des servitudes
formant un L autour de la cour principale, ainsi qu'une vaste grange à
l'impressionnante charpente récemment démolie. Si le plan n'a guère changé,
Paul Perthuis Lassale aurait fait reconstruire le logis dans le troisième
quart du XIXe siècle.
La tradition veut qu'il ait été réédifié avec des éléments provenant du
château de Grandfief (commune de Cherbonnières), reconstruit vers 1770 et
détruit par un incendie en 1829. L'utilisation de remplois est très probable
car les décors de la façade principale correspondent tout à fait au goût du
XVIIIe siècle, plus qu'à celui du XIXe siècle. De plus, les gravures du
château de Grandfief ne manquent pas de faire penser à Presle, bien qu'il
ait possédé davantage de travées. La construction reste inachevée comme le
révèle l'absence de symétrie et les ouvertures murées sur le mur-pignon
gauche. Du XVIIIe siècle pourraient subsister le bâti à droite de la demeure
ainsi que les dépendances. Le bâtiment adossé au logis, qui doit
correspondre au logement des fermiers, possède également une base de
construction ancienne mais il a probablement été surélevé et ses ouvertures
ont été refaites dans le troisième quart du XIXe siècle: on distingue encore
les appuis des anciennes fenêtres de l'étage primitif, beaucoup plus bas que
l'étage actuel. Une partie des servitudes ont été remaniées et un petit
appentis a été accolé à la demeure dans la deuxième moitié du XXe siècle.
Les bâtiments du domaine sont disposés autour d'une cour rectangulaire. Le
corps principal abrite les habitations, ainsi que l'ancien pigeonnier
remanié dans le prolongement droit, présentant une baie chanfreinée et un
linteau en accolade sculpté d'un écu. Dans ce pigeonnier en partie détruit,
on compte encore 700 trous de boulins. La demeure proprement dite, orientée
au nord-ouest, présente une façade en pierre de taille ornée d'un solin,
d'un bandeau et d'une corniche, et possède des toitures en ardoise
surmontées d'épis de faîtage. Elle est inachevée: des cinq travées prévues,
seules quatre ont été réalisées. La partie centrale, à trois travées, est
couverte d'un toit à longs et à croupes. La travée du milieu forme un léger
avant-corps formant un petit ressaut dans la toiture: cette partie de la
façade est mise en valeur par un traitement en bossages au rez-de-chaussée
et des consoles sculptées avec décors de fleurs pendants supportant la
corniche de la porte et celle sous le toit. La porte est en arc segmentaire
et à encadrement mouluré, la fenêtre au-dessus est en anse de panier. Les
deux travées de part et d'autre se composent de fenêtres à encadrements
rectangulaires et à appuis moulurés à l'étage. Enfin, la travée la plus à
droite, avec une porte en arc segmentaire, est couverte d'un toit en
pavillon simple à l'avant et brisé à l'arrière. L'ensemble des baies est
orné d'agrafes sculptées de cuirs découpés et de décors végétaux.
A l'intérieur, on peut voir un escalier tournant en pierre avec une belle
rampe en fer forgé doré. Immédiatement à droite de la demeure est accolé un
bâtiment plus petit correspondant sans doute à un logement de domestique, à
deux travées. Les ouvertures du rez-de-chaussée sont en arc segmentaire et à
appuis et agrafes saillants. Un solin et une corniche ornent la façade. A
l'arrière est adossé en appentis un autre logement comprenant quatre travées
et d'autres baies disposées sans travée. On y observe un solin, des baies à
encadrement harpé, des appuis de fenêtres saillants et un oculus. Des
dépendances y sont accolées et le bâti en retour a été totalement remanié.
On y trouve également un four. Autour de la cour, on trouve de nombreuses
dépendances, anciennes écuries et chais, il existait également une
distillerie. De part et d'autre du portail latéral de la cour, deux
bâtiments possèdent chacun une porte en anse de panier : l'un d'eux est
entièrement en pierre de taille et couvert d'un toit à longs pans et à
croupes. Un autre portail à piliers donne accès au jardin. Dans la cour, une
table en pierre serait peut-être l'autel d'une chapelle disparue. Deux
piliers surmontés de vases sculptés sont visibles dans le jardin. Un puits à
l'abandon se trouve à l'extérieur de la propriété actuelle. Une fontaine est
également signalée près de la propriété sur le cadastre napoléonien de 1835.
(1)
manoir de Presle 17470 Villemorin, lieu-dit Praile, propriété privée, ne
se visite pas.
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