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Le lieu de Paunac est déjà cité dans le cartulaire de
Beaulieu au IXe siècle. Le manoir dont subsiste une partie médiévale, relève
de la baronnie de Cazillac. Ses seigneurs, au XVe siècle, sont les d'Antissac,
puis au XVIIe siècle, les d'Estresse de 1638 jusqu’à la Révolution. Il
occupe un ancien îlot figurant au cadastre de 1813 et initialement composé
de plusieurs unités d'habitation. Le bâti actuel résulte de plusieurs
campagnes de construction successives. Il englobe les vestiges d'une maison
de la fin du XVe ou du XVIe siècle, partiellement conservés sur deux
niveaux. Cette dernière forme la partie nord du logis actuel et sert d'appui
à la grange-étable plus récente. Elle se signale par plusieurs baies à
coussinets en quart-de-rond ou à encadrement mouluré, percées dans la façade
principale d'origine (mur sud-est, en arrière de la façade actuelle). A
partir du deuxième tiers du XIXe siècle, l'ensemble de l'îlot a fait l'objet
de restructurations parcellaires et d'extensions successives. Les premiers
remaniements semblent dater de 1836 si l'on en croit le millésime gravé sur
une porte basse de la façade sud-est. A cette époque peuvent être attribuées
la souillarde construite contre l'ancienne façade des XVe-XVIe siècles,
ainsi que la première grange-étable édifiée dans le prolongement du logis, à
l'emplacement probable d'anciennes maisons. L'homogénéité de mise en oeuvre
des ouvertures de la souillarde et de la porte basse de l'étable (façade
sud-est) suggère un aménagement global dans la première moitié du XIXe
siècle. C'est peut-être à cette occasion qu'une nouvelle porte d'entrée a
été percée dans la façade nord-ouest donnant sur la route. D'autres
campagnes de travaux, contemporaines ou légèrement postérieures, ont
consisté à établir une voûte appareillée dans la partie basse de la maison
d'origine et à construire ou remanier le corps de bâtiment sud-ouest. Ce
dernier conserve une porte de cave chanfreinée qui pourrait être remployée ;
sa charpente formée de couples de chevrons-arbalétriers avec faux-entrait a
été raccordée dans un second temps à la toiture plus récente du corps de
logis. Ce dernier a vraisemblablement été à nouveau remanié et étendu dans
la deuxième moitié du XIXe siècle : un dernier corps de bâtiment est venu
enserrer la structure initiale au sud, se raccordant à la souillarde
préexistante et s'appuyant contre le corps de bâtiment sud-ouest. Cette
campagne de travaux semble contemporaine du rehaussement de la grange-étable
dont témoignent les traces de reprise du pignon nord. L'ensemble aurait
ainsi reçu une toiture homogène venant se raccorder au toit en pente raide
du corps de bâtiment sud-ouest. L'ensemble bâti s'élève au centre du
hameau de Paunac, à proximité de l'église construite en 1848. Il se compose
d'un logis et d'une grange-étable accolés, bâtis en moellons calcaires et
couverts de tuiles plates et d'ardoises. La partie la plus ancienne est
englobée dans la partie centrale du bâti actuel, largement dissimulée par
les reconstructions et adjonctions ultérieures. Partiellement conservée sur
deux niveaux maçonnés, elle correspond à une petite maison de plan massé, à
pièce unique surmontant un étage de soubassement utilitaire. Ce dernier a
conservé ses maçonneries, ouvertures et aménagements d'origine, malgré la
mise en place tardive d'une voûte en anse-de-panier : porte de cave à
linteau sur coussinets en quart-de-rond et à arêtes vives (mur sud-est) ;
placard à feuillure externe et étagère (mur sud-est ; plusieurs jours en
archère à ébrasement interne (murs nord-est, sud-est, sud-ouest), dont un
conservant son encadrement chanfreiné à linteau délardé (mur sud-est) ; jour
mouluré d'un double cavet (mur sud-est). Les maçonneries se caractérisent
par un appareil irrégulier en moellons calcaires sommairement dégrossis, de
tailles variables. Le deuxième niveau a été plus largement remanié, mais il
subsiste une porte haute à piédroits arrondis et linteau en accolade (mur
sud-est ; traces de taille brettelée). Selon des témoignages oraux, la
cheminée du logis a été déplacée dans le manoir voisin au cours du XXe
siècle. Dotée d'un manteau richement orné, à mouluration complexe (cavets,
bases prismatiques, accolade) et décor sculpté (frise de rosaces, écu porté
par un personnage), elle témoigne d'une certaine aisance du propriétaire à
l'extrême fin du Moyen Age. La façade sud-est de l'ancien logis est
dissimulée derrière une souillarde plus récente, aménagée à l'emplacement
probable du perron qui desservait la porte haute. Autour du logis initial et
de la souillarde postérieure, ont été bâties plusieurs extensions
successives. Un corps de bâtiment datable de la première moitié du XIXe
siècle cantonne la structure d'origine au sud-ouest : percé de baies plus
récentes dans un second temps, il conserve sa charpente ancienne à chevrons
formant fermes (trois couples de chevrons-arbalétriers avec faux-entrait).
La dernière adjonction forme un corps de bâtiment sud qui relie la
souillarde sud-est et le corps de bâtiment sud-ouest. Les élévations
adoptent une organisation classique à travées formées de baies
rectangulaires et de lucarnes jacobines en pierre de taille. Le logis est
prolongé au nord-est par une grange-étable. Le bâtiment se caractérise par
la présence de plusieurs travées permettant de desservir les différents
espaces juxtaposés (étables et remise). Seule la petite porte d'étable à
linteau en bois semble d'origine : le grand portail central a probablement
été repercé dans un second temps. Le comble à usage de grange-fenil a par
ailleurs été rehaussé; il est accessible depuis la route par une baie
fenière. (1)
manoir de Paunac 46600 Le Vignon-en-Quercy, propriété privée, ne se
visite pas.
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