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Au sud de Saint-Lo et à très petite distance de cette
ville se trouvent le château de la Vaucelle et le manoir de la Seigneurie,
qui, après avoir été tenus en roture de la baronnie de Saint-Lo, se
rattachèrent entre eux par un lien féodal, dans les dernières années du
XVIIe siècle. La Seigneurie a des analogies de construction avec les parties
anciennes de la Vaucelle. Là se retrouvent les larges ébrasements des portes
et des fenêtres; là se voient aussi les linteaux en accolade dont
quelques-uns peuvent remonter à la fin du XIVe siècle. Mais ce manoir, dont
les bâtiments enveloppent trois côtés d'une grande cour, offre une double
particularité qui le distingue de ses voisins. Une avenue formée de beaux
arbres y conduit et vous mène à l'entrée principale, composée de deux portes
cintrées, une grande et une petite, que surmonte un réduit disposé de façon
à défendre l'accès de l'habitation. L'ouvrage en question a deux faces:
l'une commande l'avenue; l'autre tient sous ses feux la cour et les champs
voisins, riverains de l'ancienne route de Saint-Lo à Avranches. Ce réduit
est en encorbellement et repose, vers l'ouest, sur six mâchicoulis dont les
voûtes s'appuient sur des corbeaux très saillants. Trois barbacanes et deux
petites fenêtres carrées, en alternance, s'ouvrent à hauteur d'homme
au-dessus des mâchicoulis. Les barbacanes, fort étroites, donnaient tout
juste passage au canon d'une arquebuse. La face opposée reproduit la même
disposition, sauf qu'elle comporte sept mâchicoulis, au lieu de six, et
quatre croisées, au lieu de deux. Une barbacane troue chaque trumeau. Un
toit en chaume couvre le tout.
A gauche du réduit se dresse une tourelle à six pans percés de petits jours
propres à la défense et à éclairer l'escalier. Tout contre s'adosse un grand
bâtiment carré arrangé à la moderne, dont une pièce d'eau baigne le pied. Au
côté opposé, existe une tour hexagonale à base quelque peu évasée. Elle
croisait ses feux avec ceux du réduit et de la tourelle, en même temps
qu'elle battait les abords vers le nord. Malgré le caractère particulier du
manoir, le fief de la Seigneurie était une roture. Il doit son nom à une
famille Le Seigneur, peut-être à Raoul ou à Richard Le Seigneur, qui
vivaient en 1260. Un descendant de ces vieux bourgeois de Saint-Lo, Jehan Le
Seigneur, possédait le manoir au XVe siècle, à titre d'aîné. Aux Le Seigneur
succédèrent les Vincent; l'un de ceux-ci, Ponthus Vincent, fut anobli en
1576 par Henri III, qui le nomma capitaine, du jeu de la Hacquebutte pour le
tir du Papegai. Ses fils vendirent la Seigneurie qu'ils avaient recueillie
au décès de leur père. Elle est passée, depuis ce temps, aux mains de bien
des familles qu'il n'y a aucun intérêt à faire connaître. (1)
manoir de la Seigneurie 50000 Saint Lô, propriété privée, ne se visite
pas.
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