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Château d'Onet-le-Château
 
 

     Une maçonnerie de blocs de calcaire ocre dans la partie basse de la tour carrée, à l'angle nord-est du château pourrait dater de l'état le plus ancien du château, soit du XIIIe siècle, alors que l'édifice et les terres d'Onet étaient en la possession de l'abbaye de Bonnecombe. Par échange, les biens de l'abbaye à Onet sont passés aux mains du chapitre cathédral de Rodez. Au 16e siècle, le château d'Onet apparaît dans le pouillé du diocèse de Rodez, le seigneur évêque de Rodez reçoit pour l'édifice une collation de cinquante livres tournois, tandis qu'à la même période, les habitants du lieu et mandement d'Onet en font reconnaissance au "vénérable chapitre de Rodez". Le château témoigne d'un programme d'édification cohérent durant le premier quart du XVIe siècle, dont le commanditaire serait donc le chapitre. L'historiographie locale, à partir des bénéfices du diocèse de Rodez ou de la vente des biens nationaux, confirme l'appartenance du château au chapitre cathédral, mais nous n'avons pu vérifier la présence de six chanoines dans le château pendant les guerres de Religion, que rapporte l'auteur de la notice des monuments historiques. Les parties hautes du logis et de ses tours ont été détruites. Saisi sous la révolution son mobilier fut divisé en 36 lots le 17 décembre 1792, puis vendu à 22 personnes pour 1 328 livres. Le château d'Onet fut vendu à son tour aux enchères le 5 Messidor An IV (23 juin 1796), à Léonard Chivaille (vérificateur), et Antoine Chabbert (receveur de l'enregistrement), deux ruthénois, pour la somme modique de 1800 livres. Au début du XIXe siècle, le château devient la propriété de la commune d'Onet. La chapelle va connaître deux remaniements importants au cours de ce siècle, l'ajout de deux chapelles latérales vers 1842-1843 et la réorganisation de son aménagement intérieur lors de la restauration menée par Henri Pons, en 1894. Dans la seconde moitié du XXe siècle, c'est l'intérieur du logis qui est à son tour remanié, la construction du large escalier tournant, à l'angle nord-est de l'aile dut engendrer la disparition des cheminées dans les deux grandes salles.
Le château d'Onet se situe en avant du village. A 540 m d'altitude, il offre une vue dégagée vers la ville de Rodez au sud. L'édifice est composé de trois ailes : le logis au sud, la chapelle à l'est et une aile ruinée au nord, fermées par une courtine à l'ouest vers le village. Mise à part la tour carrée dominante, à l'angle nord-ouest du quadrilatère, l'édifice fut construit de manière homogène, d'une maçonnerie de calcaire brun roux sur laquelle court un larmier mouluré et dans laquelle, surtout sur l'aile sud, quelques assises de calcaire blond, en partie basse des murs, signalent un changement d'approvisionnement lors du chantier. Cette maçonnerie vient s'adosser contre celle de la tour, plus ancienne donc et dont les larges blocs de calcaire blond, employés en partie basse et qui forment un léger fruit, témoignent d'un état ancien, peut-être même du premier château d'Onet, construit avant 1200. Le plan d'ensemble de l'édifice, flanqué de trois tours d'angle en plus de la tour carrée, évoque plus le "château-fort" que les demeures aux champs contemporaines. Le portail, au centre de la courtine, semble même la citation exacte d'un ouvrage défensif du Moyen Age. A double rouleau, couvert d'un arc brisé, il est surmonté d'une bretèche et flanqué de tourelles percées de canonnières. Ces canonnières justement, situent bien le portail, comme l'ensemble de l'édifice aux alentours de 1500, et les longues archères percées sur ses tourelles ne sont qu'ostentatoires. Les formes architecturales et ornementales de la chapelle et du logis puisent tantôt dans un registre décoratif flamboyant, tantôt dans les innovations architecturales du début du XVIe siècle.
Le logis est flanqué d'un pavillon à demi hors-oeuvre, qui abrite l'escalier, comme la tour auparavant. La porte se trouve au pied du pavillon. Elle se compose de piédroits en quart de rond couverts d'un fin linteau orné de baguettes, et est couronnée par un dessus de porte formé d'un arc en berceau plein-cintre, surmonté d'un arc en accolade flanqué de pilastres. Ceux-ci se substituent à des pinacles, sinon qu'ils soutiennent une corniche, dans laquelle viennent se nicher des motifs décoratifs du dernier style gothique. On compte deux pièces au rez-de-chaussée et au premier étage, auxquelles il faut ajouter la travée méridionale de l'église. Celle-ci, ouverte par une fenêtre à croisée et vraisemblablement séparée à l'origine des deux autres travées de la chapelle, semble en effet partie intégrante de la distribution du logis. Au rez-de-chaussée, comme à l'étage se trouvaient une chambre et une salle. Au second étage, la salle a été détruite. La chambre du rez-de-chaussée était couverte d'une voûte d'ogives ou d'arêtes dont il ne reste que les culots. Deux sont sculptés et représentent un buste féminin et un ange. Les cheminées dans le mur pignon ouest et dans le mur de refend oriental de la salle, étaient identiques, composées d'un manteau aux piédroits ornés de colonnettes sur des bases prismatiques. La chambre du premier étage est couverte d'un plafond aux poutres moulurées. Au second étage, la partie centrale du logis a été détruite et dans le niveau de comble, les élévations ont été arasées, certains murs ont été remontés. Les charpentes ont été posées à la toute fin du 18e siècle ou au siècle suivant. Aux étages, une courtine reliait le pavillon de l'escalier aux différentes parties du logis, tandis qu'une galerie, aujourd'hui disparue, bordait le logis entre le pavillon et la chapelle et permettait d'accéder directement au rez-de-chaussée de celle-ci et de manière indirecte son ancienne tribune haute, la voûte d'ogives ne permettant pas à cet endroit un accès. Les sommiers conservés et les culots sculptés, portant des personnages en haut-relief, montrent qu'il s'agissait en tout cas d'un élément d'apparat.
La chapelle compte trois travées. La travée méridionale, dans l'alignement de la salle du logis, était entièrement occupée par une tribune haute vraisemblablement en maçonnerie et éclairée par une fenêtre à croisée, semblable à celles conservées des chambres du logis. Reliés par une distribution commune, le logis et la chapelle présentent des élévations au traitement semblable et un décor sculpté très proche. Il s'agissait des espaces les plus soignés de l'édifice, ceux réservée à l'exercice du culte et ceux ostentatoires des appartements d'un ou de deux chanoines. Il faut certainement restituer dans l'aile nord, en ruine, les espaces d'emmagasinement et de cuisine au rez-de-chaussée, et d'autres espaces d'habitation et de restauration à l'étage.

Éléments protégés MH : le château et sa chapelle : inscription par arrêté du 12 septembre 1977.

château d'Onet 12850 Onet-le-Château, propriété de la commune, visite des extérieurs.

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