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Le premier seigneur connu
de Sarzay est, au milieu du XVe siècle, Mathieu de Barbançois, dont le fils
Guillaume s'illustre lors des combats de la fin de la guerre de Cent Ans.
Par la suite, la famille accroît son patrimoine et demeure propriétaire du
lieu jusqu'en 1722 où il est vendu au marquis de La Porte, fermier général,
puis aux familles de Nicolaÿ et Journeaux, devenant alors le siège d'une
exploitation agricole pendant près de deux siècles. Des travaux de
restauration ont été entrepris par le propriétaire actuel. Selon Thomas
Massereau, l'édifice était encore intact en 1832 et possédait son enceinte,
flanquée de nombreuses tours, entourée d'un fossé alimenté par un étang
situé au nord. Il ne reste que quelques vestiges de cette enceinte, au sud
et à l’est, flanquée de trois tours qui ne sont pas antérieures au XVIe
siècle, et entourée d'un fossé en partie comblé, mais encore visible au
nord-ouest. La basse-cour qui précède le château est bordée de communs du
XVIIIe siècle, très remaniés, et pourvue d'une tour circulaire, au sud-est,
de six mètres de diamètre: elle abritait au premier étage la chapelle
seigneuriale voûtée d'une coupole, où l'on distingue encore la place de
l'autel et des traces de peintures. Cette tour n'était cependant pas
dépourvue de défense, car elle possède des petites bouches à mousquets,
ménagées au XVIe siècle pour protéger les abords du logis.
La pièce maîtresse du château est le haut donjon rectangulaire, flanqué de
quatre tours d'angle. Ce corps central de vingt mètres sur dix mètres est
séparé en deux sur toute sa hauteur par un mur de refend. Les tours d'angle
de sept mètres de diamètre dépassent le toit du logis, pourvu au milieu de
la façade sur cour d'une tour qui abrite l'escalier principal. Des
arrachements au sud et au nord prouvent que ce "donjon" possédait des
annexes, qui ont pu être ajoutées après-coup comme le montre leur
raccordement maladroit au rez-de-chaussée des tours. L'accès principal au "donjon-logis"
était la porte de la tour d'escalier reprise à la fin du XVIIe siècle ou au
début du XVIIIe siècle dans un style classique à bossages et fronton. Cet
escalier en vis dessert les quatre niveaux du corps central et la
distribution est complétée, au premier étage, par un couloir séparant deux
grandes salles, alors qu'au second, salles et appartements sont accessibles
depuis l'escalier. Le comble est couvert d'un superbe vaisseau de charpente,
à chevrons portant fermes, probablement d'origine. La défense de ce donjon
était essentiellement assurée par le chemin de ronde des tours; la partie
centrale ne comportant pas de mâchicoulis preuve que cet appareil militaire
est en partie symbolique, malgré la présence dans les tours de quelques
bouches à feu pour une artillerie de petit calibre.
À l'intérieur des salles, on voit encore quelques vestiges originels, en
particulier des cheminées placées contre les pignons, dont les piédroits à
colonnettes, et linteau à moulures prismatiques de style gothique, sont
encore fréquents au début du XVIe siècle. L'éclairage des pièces était
assuré côté ouest par des demi-croisées, placées près des tours, mais à
l'est, moins exposé, par de grandes croisées (dénaturées au rez-de-chaussée,
dans la salle sud, et transformées en portes pour accéder aux annexes). Le
sous-sol comporte des caves voûtées en berceau qui communiquaient par un
escalier situé dans la tour nord-est au rez-de-chaussée, réservée aux
services. Les pièces de réception et les appartements occupaient les étages:
au premier, la salle d'audience et la chambre d'apparat, au-dessus les
appartements privés. Le "donjon-logis" de Sarzay est, au début du XVIe
siècle, une survivance d'un type de la seconde moitié du XIVe siècle, comme
à Sully-sur-Loire, par exemple. Cependant, de nombreux édifices restent
fidèles à ce modèle: Chazelet (Indre), Chevenon (Nièvre), Anjony (Auvergne),
Montalège et Loupiac (Rouergue) et bien d'autres en Creuse et Limousin, qui
répond aux besoins d'une vie seigneuriale simple car il groupe en un seul
édifice la résidence et un minima défensif. Sarzay est le témoin-type de
cette architecture où l'édifice, massif et sombre, reste encore marqué par
les périodes d'insécurité, comparable au château tout proche de Forges à
Concremiers, mais construit en 1443. (1)
Éléments protégés MH : le château de Sarzay en totalité : classement par
arrêté du 29 janvier 1912.
château de Sarzay 36230 Sarzay, tél. 06 72 20 57 40 ou 02 54 31 32 25,
propose la location de chambres d'hôte, ouvert au public toute l'année,
visites nocturnes et en groupe sur demande. Site exceptionnel par son
histoire, sa conservation et son authenticité.
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